Saturn 3
5.2
Saturn 3

Film de Stanley Donen (1980)

Voilà bien un film avec qui j'ai une petite histoire particulière : Quand j'étais enfant, la jaquette de Saturn 3 dans mon vidéo club m'a toujours effrayé au plus haut point, ce robot sans véritable tête qui massacre une station spatiale, me faisait froid dans le dos, d'autant qu'à cette époque (je devais avoir autour des 12ans) j'avais été absolument terrifié (comme je pense pas mal d'enfant à l'époque) par le final de Superman III, avec ce super ordinateur qui prend le pouvoir allants jusqu'à transformer une des méchantes du film en cyborg contre sa volonté. Oui si vous avez vu ce film, je pense que vous vous rappelez bien de la scène en question :D

Donc forcement, même si à l'époque je n'ai pas encore vu Terminator premier du nom même si ça n'allez pas tarder, les circonstances on fait que j'ai malheureusement (ou heureusement c'est selon) complètement occulté ce Saturn 3 et ceux même des années plus tard. Seulement voilà y'a quelques jours, je suis retombé dessus et du coup j'ai regardé les notes de sens critique et je me suis dis : ah ben ça à l'air d'être un peu un nanar quand même donc ça ne devais pas être si effrayant que ça, et puis du haut de mes 43ans je vais en finir avec le traumatisme de cette terrible jaquette de robot tueur ! Et puis ça à même l'air sympa à la lecture du résumé donc ne lisons pas de critique pour éviter tout spoils et embarquons pour Saturn 3 ce soir !!

Et là... Là, commence une aventure que... J'avais bien fait de craindre enfant ! Mais pas pour les mêmes raisons, car non ce n'est pas un robot tueur... Mais oui, les thèmes bien obscurs de la cybernétique sont véritablement tous présent et avec un avant-gardisme stupéfiant ! En fait même, alors que je pensais me retrouver face à un film de robot tueur gore et un peu naze voir, complètement naze, en fait on ce retrouve avec un film un peu raté, surtout sur ses premières 10-15 minutes (et si on regarde à la même époque, Alien est passé par là et clairement le début de Saturn 3 est vraiment nanardesque au possible à côté) mais... Passé ce décollage de fusée interminable et ridicule, tout comme la présentation du personnage joué par Harvey Keitel (fabuleux), passant outre toute subtilité, on arrive enfin sur la fameuse station spatiale, ou vive le couple joué par Kirk Douglas et Farrah Fawcett, chargé de maintenir le bon fonctionnement des machines d'extractions. C'est à la fois pas vraiment réaliste et en même temps, vu la place qu'à la technologie dans ce monde, disons que bon, on laisse un peu courir en ce disant qu'après le début du film, arf quitte à ce que soit un peu débile, autant que ça le soit jusqu'au bout et voir ce qu'il va ce passer avec ce fameux robot, hein par ce qu'avec ce traumatisme de jaquette, on sait bien que c'est lui le vrai monstre du film, donc autant attendre la suite en ce frottant les mains.

Et dans le plus grand naturel, le film nous entraîne progressivement dans un cauchemars éveillé, certes parfois un peu daté, mais surprenant voir vraiment flippant alors qu'il parait assez inoffensif avec son départ de nanard, la violence est en effet beaucoup plus psychologique que graphique avec un côté véritablement visionnaire. Ne voulant rien spoiler ici, je ne vais pas rentrer dans les détails mais, sachez que tout, et je dis bien tout, les scénaristes et réalisateurs qui auront œuvré sur la prochaine décémie des histoires sur la cybernétique transhumanisme cauchemardesque on forcement vu Saturn 3, il y a des références partout, comme une continuité inébranlable du cerveaux d'acier (1970) en version cyber punk, qui aurait donné naissance à tous les grands classique aussi divertissant que puissant dans leurs messages et qui suivront des thématiques similaire : Justement, Superman III (1983), Terminator (1984), Robocop 1 (1987) & Robocop 2 (1990), avec finalement Matrix (1999), dont les emprunts sont les plus flagrant, par exemple avec les veines du vaisseau et du robot lui même par exemple... Mais pas que :) Et je ne dis pas ça en mal, car Matrix ne singe pas du tout l'histoire, mais les concepts de Saturn 3 sont tellement puissant et en avance, qu'on peu retrouver les idées qu'il développe partout !

Moi qui m'attendais à me retrouver avec un robot tueur qui pète les plombs, avec un espèce de twist copié, au mieux, sur 2001, il n'en sera finalement rien. Saturn 3 est plus bien plus malin, même si, toute raison gardé, il reste quand même un peu vieillot, pas mal de passage un peu bancale et voir pas toujours bien foutu. Et c'est très certainement pour ça qu'il est peu tombé dans les oubliettes et pourtant... C'est un chouette film de science fiction, je dirais même c'est un bon film de science fiction d'horreur psychologique jusqu'à son final, aussi subtil qu'intelligent et avec toutes les thématiques sociales qu'il traite.

Voilà, je ne vous en dirais pas plus, mais si ce soir vous cherchez un bon petit film cyber-punk, voir le premier du genre, foncez et surtout, passez les 15 premières minutes qui ne sont pas du tout représentative du film, vous ne serez pas déçu !!

Créée

le 9 sept. 2024

Critique lue 3 fois

Critique lue 3 fois

D'autres avis sur Saturn 3

Saturn 3
Fatpooper
6

La pillule bleue

Avant toute chose, je précise que je n'ai pas vu les deux premiers volets de cette trilogie. Le scénario m'a plu. J'aime bien ces histoires de robots/ordinateurs qui dépassent l'homme et cherchent à...

le 15 avr. 2015

9 j'aime

8

Saturn 3
ltschaffer
6

Alien feat Cosmos 99

Saturn 3, c’est un peu le film what the fuck que tu trouves chez ton marchant de DVD du coin dans la section « solderie ». Bon, déjà, un film SF qui a tout l’air d’une bonne grosse série B avec Kirk...

le 5 déc. 2012

8 j'aime

Saturn 3
lucasstagnette
2

Les salauds de Saturne

Kirk Douglas, qui fait ce qu'on lui demande, c'est à dire bien peu, et Farrah Fawcett, dont l'intérêt est plus esthétique que cinématographique, sont deux astronautes stationnés en autarcie dans un...

le 5 mars 2012

5 j'aime

Du même critique

The Whale
Clockwork-Blue-Orang
9

Sortir du dogme pour affronter la réalité : Quand l’Amérique est au bord de la crise cardiaque.

Magnifique joyau de Darren Aronofsky, The Whale est à la fois d'une simplicité remarquable de par son propos et sa réalisation, tout en étant d'une richesse subtile et rare dans ses thématiques comme...

le 6 nov. 2023

2 j'aime

Beyond the Black Rainbow
Clockwork-Blue-Orang
7

La face obscure de l'humanité moderne.

Hermétique à plus d'un titre pour quelqu'un qui n'aurait pas les clés pour décrypter l'œuvre, le cinéma de Panos Cosmatos est un cinéma d'alchimiste (comme l'est son autre film, l'excellent Mandy)...

le 23 févr. 2024

1 j'aime

Twixt
Clockwork-Blue-Orang
7

Twist x Twist

Ah ce bon vieux Francis Ford Coppola, un génie cinématographique indiscutable même si je n'ai pas tout vu de son œuvre, le dernier en date pour moi c’est « Coton club » que j’ai trouvé très réussi...

le 10 oct. 2023

1 j'aime