Violence et ultra-glauque clichetonneux
Ca fait longtemps que j'ai décroché avec Clovis Cornillac, jeune premier des 80's prometteur, qui confirmait dans la première partie des années 2000, un jeu profond, viscéral et authentique dans des choix de rôles aussi exigeants que ceux qu'il interprêtait sur scène. Puis vint le carton Brice de Nice où il prouve aussi son talent comique. La voie royale pour accéder à des rôles beaucoup plus "bankable", donc plus formaté pour plaire au public... Sauf que ces films, dont "Scorpion" fait parti, pêche par leur manque d'écriture, et peinent à renouveler sa palette de jeu pourtant riche...
Pourtant, avec ce film, dès les premières minutes, l'atmosphère noire et atypique, l'originalité du sujet (pour le cinéma français) et l'investissement physique et la conviction de jeu de Clovis Cornillac, laisse augurer d'un bon film. Très vite, on tombe dans les clichés inhérents au film du genre, le scénario et les personnages devenant caricaturaux et stéréotypés car le seul but affiché c'est la mise en avant d'un déchainement de testostérone dans les scènes de combats et la mise en avant d'une violence crue et ultra-brutale un brin complaisante. Alors pour faire illusion, on noircit encore plus l'atmosphère jusqu'à la saturation glauque et forcément pour ne pas décevoir son public, ont nous livre une fin digne d'un happy end américain: "les méchants sont punis et les gentils vivent heureux et eurent beaucoup d'enfants".
Malgré le soin apporté à la réalisation des combats, la mise en scène de Julien Séri manque d'originalité, et peine à renouveler le genre, alors que les ambitions affichées pronent le contraire. Et Clovis Cornillac n'y peut rien, peut-être aura-t-il gagné le bénéfice d'un super entraînement sportif...