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Avec Au revoir là-haut puis Adieu les cons, Dupontel avait quelque peu laissé de côté son côté sale gosse frondeur dopé à la crasse et l’humour noir pour livrer deux oeuvres hétérogènes, l’une comme une page de l’histoire romanticisée, l’autre comme un aveu de lâché prise face à un monde désespérant où s’intégrer aux rangs serait synonyme de folie suicidaire. Deux films à la tonalité différente mais empreints d’une même poésie qui faisait mouche.


Second Tour paraît se positionner dans la même veine que Adieu les cons, un conte triste et bienveillant, mais qui tombe malheureusement dans une mièvrerie malaisante. L’humour n’y fonctionne que rarement (on retiendra par exemple la métaphore filée sur le football qui prête à sourire), l’esthétique y est rudement laide, et le scénario pavé d’illogismes qui se justifient mollement par la construction voulue tragique du récit. La poésie ne prend pas.


Et le talent des acteurs n’aide en rien, tant le tout semble creux. Les politiciens et toute la machine qu’ils alimentent sont pourris, les médias sont l’usine du factice, la nature est à privilégier face au détachement créé par l’urbanisation. Oui, mais encore? Si tout cela est vrai, le film ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes sans jamais prendre la peine d’apporter un peu d’eau fraîche au moulin.


Second Tour est un exercice vain dans le fond et dans la forme, un trébuchement pour Dupontel que l’on espère voir revenir plus inspiré, et dont le capital sympathie n’est en rien entaché par film oublié aussi vite qu’il a été vu.


Frakkazak

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