pas grand chose sous le polichinelle
(...) Il y a beaucoup d’éléments très intéressants dans le film de Cuesta : une reconstitution fine, un casting et une direction d’acteurs à tomber, malheureusement plombé par un scénario aussi gentil qu’il apparaît plus que prévisible. Les personnages n’évoluent qu’en surface alors que l’absence de tension et d’une certaine brutalité diégétique fait clairement défaut au long-métrage. L’injustice mise en lumière ici ne nous atteint jamais vraiment : on compatit avec Gary Webb, mais on n’est jamais prêt à se battre pour sa cause – sa fonction de biopic n’étant pas réellement développée, c’était pourtant ici qu’il lui aurait fallu davantage approfondir ses ambitions.
SECRET D’ÉTAT est loin d’être irregardable. Il parvient même à interroger, à un tel point qu’on aimerait vraiment l’aimer, le complimenter pour ses qualités évidentes malheureusement plombées par ses défauts sus-cités. Les seconds rôles – pourtant tous charismatiques – ne sont pas assez présents, les Michael Sheen, Michael K. Williams et autres Barry Pepper n’ont le droit qu’à guère plus d’une scène, et c’est bien dommage. Cuesta livre un produit propre mais anecdotique : on est bien loin des films d’investigation typique des seventies dont il semble pourtant fortement s’inspirer.
Au milieu de ces tâches regrettables, Jeremy Renner fait office de vrai vent d’air frais : il tient peut-être ici l’une de ses meilleures performances. On aimerait vraiment le voir plus souvent dans ce type de rôles, et ce ne serait pas une surprise s’il arrivait à se faire une petite place entre Michael Keaton, Joaquim Phoenix et Jake Gyllenhaal aux prochaines Oscars (...)
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