A l'affiche en France, on découvre « Séduis-moi si tu peux », encore un titre français ringard, qui n'a rien à voir avec le film puisqu'il ne s'agit pas du tout d'une histoire de séduction. On comprend vite que le film est très mal vendu de ce côté de l'Atlantique. Tout incite à courir dans le sens inverse, ou pire à prendre des places pour le film de Claude Lelouche. L'affiche est tout simplement dégueulasse et figée, tandis que l'originale est fun, dynamique et politiquement incorrecte, et ça c'est cool quand on parle de politique.
Et justement, ça parle de quoi ? La secrétaire d'état américaine, jouée ici par Charlize Theron, s'apprête à annoncer sa démission pour se consacrer à sa campagne présidentielle et tout porte à croire qu'elle pourrait bien être élue première femme présidente des Etats-Unis. Truc de ouf. D'après les sondages, elle cartonne dans toutes les cases : style, physique, programme, élégance, mais son taux d'humour est un chouya moins bon que le reste. Son équipe a alors l'idée de faire appel à un auteur, et ça tombe un peu par hasard, ou par la beauté du scénario, sur Fred aka Seth Rogen, juif démocrate de Brooklyn. Son entrée dans le monde correct de la politique va faire des étincelles à bien des niveaux.
Je ne vais pas vous mentir : J'ai adoré. Je m'attendais à voir une comédie romantique toute moisie. D'ailleurs, j'y ai été exclusivement pour Seth Rogen qui est pour moi une valeur sûre. Bon c'est pas ce que j'ai dis quand j'ai vu Sausage Party, mais on va dire que c'est l'exception. Long Shot (titre VO de "Séduis moi si tu peux), c'est tout sauf une comédie romantique classique, écrite ou plutôt formatée en 3 actes à la con. Ici le scénario prend la tangente dès que le spectateur anticipe les retournements de situation. C'est tellement rare l'imprévisible dans ce genre de film que c'est à souligner, surligner et à mettre en gras.
En conclusion, c'est une comédie loin d'être légère, inspirante et moderne que je recommande à tous ceux qui ont envie de passer un bon moment sans non plus obligé d'éteindre son cerveau.