Self Control s’inscrit dans une veine comique assez pauvre en matière de cinéma où toute l’intrigue tourne autour d’un petit canevas fermé sur lui-même – ici la colère et les difficultés de sa gestion – qui semble légitimer un épanchement burlesque dépourvu de sens et fonctionnant par sketchs intercalés. La mise en place du récit avait néanmoins de quoi intriguer : une séquence fort drôle dans un avion avec un Jack Nicholson tout droit sorti des Sorcières d’Eastwick – de même son irruption dans la salle d’audience rappelle-t-elle en partie la présentation du personnage qu’il interprétait pour George Miller, endormi dans une salle de concert avant de susciter gêne et fascination dans l’assemblée – dont la puissance de jeu va decrescendo jusqu’à sombrer dans une somme de mimiques inexpressives, caricatures de lui-même. Face à Nicholson, Adam Sandler ne fait preuve d’aucun véritable charisme, et sa bonhomie initiale tend rapidement à agacer. Une autre bonne séquence, plus loin dans le long-métrage, réunit les deux protagonistes dans un véhicule où le chant de comédies musicales sert de levier thérapique improbable.


Réalisateur du futur Max la Menace, Peter Segal peine à circonscrire sa vision comique, si bien qu’il accumule, qu’il entasse les pochades invraisemblables qui vont toujours plus loin dans le délire, au risque de paraître grotesques et artificielles. Quelques rires, donc, pour un film trop peu rigoureux et dont la surcharge dramatique affaiblit la puissance comique.

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le 24 nov. 2019

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