Presque seul au monde

Tom Hanks et Robert Zemeckis, évidemment on pense à Forrest Gump, cela fait toujours rêver mais cela fait plaisir de voir que leur association peut toujours porter ses fruits. Zemeckis a beau être un réalisateur assez discret, il n'en est pas moins fabuleux et avec Seul au monde, il réussit l'exploit de porter la moitié de son film quasiment sans dialogue.

L'introduction du personnage est claire, nette et précis, c'est lorsqu'il arrive sur l'île que cela devient vraiment intéressant. Il a beau être seul sur une terre relativement petite, les scènes de solitude et de survie s'enchaînent bien, aucun bâillement n'est à signaler à l'horizon car c'est à la fois reposant et sensible. Lorsque le ballon Wilson apparaît, les dialogues refont surface sans démérité, cela reste toujours bien écrit et surtout cette relation entre l'individu et l'objet a rarement été aussi bien traité. Wilson est inanimé mais c'est bluffant comme il nous paraît bien vivant par un je-ne-sais-quoi. A tel point que la séparation en devient très triste. Si on perd un peu en intérêt lors du retour sur le continent, Tom Hanks se trouve un excellent rôle et m'a vraiment tiré des larmes dans son monologue de fin en un seul plan.

Ayant grandit avec Lost, je ne peux que remercier ce film d'avoir été parmi l'une des sources d'inspiration de la série sans jamais copier. Seul au monde est un film profondément humain et habile, Zemeckis nous met au plus près de Chuck et créé un personnage non-humain étrangement très attachant.