Soeurs sourire ?
Il était une fois sept soeurs, toutes identiques. Ou presque. Ces sept soeurs étaient nées alors que pour éviter la surpopulation et la surexploitation des ressources, une énième loi Macron était...
le 4 sept. 2017
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Sans aucun doute le film ayant fait fureur dans nos contrées durant cet été 2017 ! Et pour cause, alors que les gros blockbusters américains n’ont pas su attirer les foules dans les salles obscures, un titre, littéralement sorti de nulle part, à su tirer son épingle du jeu. Affolant d’emblée le public et la majorité des critiques, qui ont tout de suite suivi en criant à la « surprise de l’année », qui vantaient l’originalité de l’ensemble et surtout son twist final (fait d’ailleurs mis en valeur sur l’affiche même du film). À en croire certains dits, le long-métrage se présentait comme la meilleure œuvre SF de ces dernières années, c’est pour dire ! N’attendant donc rien du tout de ce film, j’y suis donc allé par curiosité pour finalement ressortir de la salle diverti et… c’est tout ! Autant le dire de suite avant d’entamer la critique : Seven Sisters ne mérite pas le tapage médiatique et critique auquel il a eu le droit. Car s’il n’est vraiment pas mauvais en soi, il reste extrêmement inférieur aux titres dont il semble vouloir s’inspirer.
Après, il faut reconnaître que l’appellation de « très grande surprise » n’a pas été volée. Et pour cause, rien ne prédestinait ce film, réalisé par Tommy Wirkola (les Dead Snow, Hansel & Gretel : Witch Hunters), a connaître le succès. Mais en partant d’un postulat du genre « anticipation » d’actualité (la surpopulation) et déviant très vite sur le thriller d’action pur et dur, Seven Sisters captive sans aucune difficulté. Le tout grâce à un rythme effréné tenant en haleine de bout en bout, proposant des séquences palpitantes, durant lesquelles Noomi Rapace se dévoue corps-et-âmes au point de faire oublier sa « petite » année (Conspiracy passé rapidement aux oubliettes, sa minuscule participation à Alien : Covenant…). On se laisse séduire d’entrée de jeu, emporté par ce manège fort plaisant qui bénéficie d’une réelle efficacité pour ne jamais nous ennuyer. Rien que pour ça, nous ne pouvons qu’être surpris d’avoir pris notre pied en termes de divertissement, par le biais d’un long-métrage véritablement inattendu. Un vrai plaisir !
Mais de là à crier au chef-d’œuvre, faut pas pousser non plus ! Bon, j’avoue exagérer en utilisant ce qualificatif… ce qui n’empêche pas de dire que Seven Sisters, malgré sa très grande efficacité, a été beaucoup trop surestimé. Car en se penchant un peu plus sur qu’est exactement le titre, on découvre bon nombre de défauts, pourtant vanter par la majorité du public. À commencer par le scénario. Car hormis son postulat initial et ses sept protagonistes, le film ne propose tout simplement rien d’autre. La surpopulation et le fait de « retirer » des enfants hors quota ? Juste un prétexte à du suspense et de l’action, qui ne sera développé à aucun moment. Juste un point de départ pour un long-métrage qui préfère se concentrer avant toute chose sur le divertissement, ne prenant pas la peine d’effacer ses monstrueuses invraisemblances (Noomi Rapace courant comme si de rien n’était après une douloureuse chute de plusieurs étages… ah, l’effet Prometheus, de pouvoir gambader après une césarienne…). De prendre le temps d’écrire ses personnages (si les sept sœurs sont « présentables », les personnages secondaires sont creux au possible). Ou, pire, de renforcer son suspense qui se montre bien plus faiblard qu’annoncé. En effet, n’ayant rien d’original car piochant à droite à gauche dans ce qui se fait en science-fiction. Nous resservant une énième intrigue de mensonge d’État façon Soleil Vert, ce qui nuit au fameux twist final, éventé dès la moitié du film. Tout ça pour parvenir à un dénouement sans queue ni tête, partant dans toutes les directions possibles, comme si les scénaristes avaient tenté de boucler l’aventure sans savoir comment. Bref, le scénario est plutôt digne d’une série B qu’une véritable œuvre de science-fiction…
Un fait que vient également renforcer les autres aspects, techniques, de Seven Sisters. Dont tout particulièrement la mise en scène de Tommy Wirkola. Bien que celle-ci se montre des plus efficaces, elle est surtout impersonnelle. Beaucoup trop simpliste dans son traitement. Ne parvenant jamais à cacher l’imperfection de ses effets spéciaux numériques (n'en ressort que la très bonne multiplication x7 de Noomi Rapace). Préférant se vautrer par moment dans la violence visuelle gratuite. Proposant un futur du pauvre (des décors pas toujours crédibles à l’instar de la saga Divergente, ornés d’appareils beaucoup trop high-tech à la Minority Report). Bref, Seven Sisters n’a tout simplement aucune signature visuelle. Aucune personnalité. Aucun impact pour être le titre SF du moment. Juste une banale série B qui mise tout sur le divertissement plutôt que la réflexion, alors que beaucoup vantaient justement le contraire. En même temps, de la part de Wirkola, il ne fallait pas s’attendre à monts et merveilles !
Qu’à cela ne tienne, malgré des paragraphes pour le moins assassins, j’insiste sur le fait que Seven Sisters est un divertissement fort plaisant à regarder. Et pour cause, le tout est très rythmé et propose ce qu’il faut d’action pour captiver l’attention durant son visionnage sans jamais lâcher (ou bien que trop rarement). Mais face à l’engouement dont il a été « victime », Seven Sisters n’a rien d’un film complexe, original et encore moins savamment écrit. Rien qu’une bonne série B, rien de plus ! Pour un projet sorti de nulle part, cela relève quasiment de l’exploit ! Pour une œuvre SF digne de ce nom, par contre là, on repassera…
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Créée
le 16 oct. 2017
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