Soeurs sourire ?
Il était une fois sept soeurs, toutes identiques. Ou presque. Ces sept soeurs étaient nées alors que pour éviter la surpopulation et la surexploitation des ressources, une énième loi Macron était...
le 4 sept. 2017
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Il est vrai que ce titre est aisé, mais il n'est pas dénué de sens. Car en effet le but de cette critique est de trouver 7 raisons d'aller voir ce films, ainsi que 7 raisons de ne pas y aller.
Et aujourd'hui le sujet est Seven Sisters, réalisé par Tommy Wirkola.
Il faut avouer que ce film n'est pas passé inaperçu. Que ce soit la campagne de communication abusive, ou bien l'engouement assez fort que le film a suscité, on a entendu parler du film partout pendant une semaine avant et après sa sortie. Et il y avait de quoi être intrigué. Que ce soit par la force du casting (Noomi Rapace, Willem Dafoe, etc...), ou bien l'originalité du scénario, ou encore le "Vous ne devinerez jamais la fin", mot d'ordre de la communication - qui n'a pourtant de véritable sens que lorsque l'on utilise le titre d'origine (What Happened To Monday). Mais je digresse.
Dans un monde futur ou un virus a touché la population et engendre une véritable vague de grossesses multiples (Sextuplés, Septuplés, etc...), une entreprise décide de mener une politique répressive interdisant les femmes a avoir plus d'un enfant. Les autres enfants, si abus il y a, sont menés sans concession dans un centre ou ils sont congelés afin d'être réveillé dans un futur sensé être plus bénéfique pour eux. Dans un hôpital illégal, sept filles naissent et sont placés sous la garde de leur grand père (incarné par Willem Dafoe). Afin de survivre, il est décidé que chacune d'elle sortira un jour de la semaine correspondant à son prénom. Adulte, Monday disparait alors le jour de sa sortie. Les six autres soeurs chercheront alors à la retrouver a tous prix.
Et c'est là qu réside le premier point qui devrait vous encourager à aller voir le film: le scénario. Si lorsqu'il est raconté il peut paraître assez simple, il n'en est en fait rien. Le film nous transporte dans un dédale de liens fraternels complexes, de complots politiques (certes prévisibles), et de rebondissements intéressants.
Il est par exemple surprenant de voir le personnage masculin du film s'empresser de toucher la poitrine de Wednesday, ainsi que de l'étrangler, ce qui a un impact sur notre compréhension du film.
Ceci m'amène à mon deuxième point : La performance de Noomi Rapace. Cela tient du génie, et je ne lance pas ce mot a la légère; être capable d'interpréter 7 personnages radicalement différents, et cela sans avoir l'appuis d'avoir un interlocuteur (lors des dialogues avec ses soeurs, l'actrice parlait seule), et en plus d'arriver à nous proposer une singularité totale à chaque personnage, c'est vraiment une performance au sens le plus cru du terme. Cela amène évidemment son lot de cliché (Friday la geek introverti, Wednesday la fille extraverti, Thirsday la femme forte et indépendante, etc...), mais c'est à mon sens pardonnable tant il me semble incomparablement difficile de réaliser cela.
Et comment parler de la performance d'acteur sans parler de la performance technique. Je salue avec vigueur les responsables des effets spéciaux qui mènent à la perfection le fait d'avoir la même actrice à l'écran plusieurs fois. C'est une prouesse à mon sens même si il est devenu de plus en plus simple d'arriver à ce genre de chose, le résultat est bluffant et à aucun moment cela ne fonctionne pas.
Les décors ainsi que les design sont également d'une qualité remarquable. La finesse permet d'obtenir un résultat futuriste mais suffisamment léché pour que cela reste singulier et ne fasse pas un effet trop lourd. Ce n'est certes pas complètement original mais c'est déjà fort que cela reste intéressant.
La présence de Willem Dafoe. Je ne saurai en dire plus si ce n'est que je ne comprends pas ce qu'il fait dans l'adaptation médiocre de Death Note par Netflix. Si il manque parfois de justesse (lorsqu'il pleure par exemple), cet acteur est un des acteurs les plus talentueux de Hollywood. Il absorbe complètement l'attention et c'est toujours bien de le voir au centre de l'image.
Le film est sans pitié. Et c'est un très bon point. Je n'en dirai pas plus afin de ne pas en dévoiler, mais c'est un véritable plaisir de voir un film aussi honnête face à lui-même.
Enfin, au risque de me répéter, c'est de manière générale un bon film. Bien écrit, sublimement interprété et bien réalisé, que dire de plus?
Mais:
Si la performance de Noomi Rapace est impeccable, cela n'empêche pas le film de difficilement arriver à nous faire nous attacher aux personnages. En effet, le film va très vite, et arriver à cerner chaque jumelle en si peu de temps est impossible. Pourtant, le film cherche vraiment à susciter l'émotion, mais il est difficile de faire la démarche retour lorsque nous n'arrivons pas à aimer chaque personnage comme il le mérite.
Si le scénario est globalement bien écris, il réside quand même certaines incohérences (
Si quelqu'un peut m'expliquer d'où Thirsday sort sa robe, ses boucles d'oreilles et son rouge à lèvre dans la prison, qu'il me le dise).
Et outre les incohérences, la fin "facile" ainsi que l'attitude du personnage masculin (qui laisse béat tant il est difficile de la comprendre) laissent à désirer et c'est d'autant plus dommage lorsque le reste du film est aussi intelligent.
Si la réalisation est globalement intéressante est bonne, il n'empêche qu'elle manque cruellement d'originalité. Il n'y aucune fulgurance artistique, seulement très peu de moments jubilatoires... Et c'est dommage car il y avait a mon sens matière à composer avec ce scénario. C'est cependant compréhensible avec autant de contraintes imposées par le scénario.
Si le film dispose d'une bande son correcte, elle est complètement oubliable et reste avec ses petits copains dans les tréfonds de la musique de film hollywoodienne du moment. Il n'y a pas de thèmes mémorables, pas de fulgurances d'écritures... Dommage.
Si le film dispose d'une direction artistique impeccable, il demeure des décors pauvres, globalement assez vides et un manque de richesse au niveau de la pluralité des environnements que le film nous laisse découvrir. C'est dommage d'être aussi avare lorsque l'on a une direction artistique au petits oignons.
Si Willem Dafoe est impeccable, c'est malheureusement moins le cas pour son personnage, qui disparaît de la circulation en dehors des flashbacks des jeunes filles. La encore difficile de s'attacher à lui lorsqu'on le voit uniquement par le prisme du passé, et qu'on ne sait absolument pas ce qu'il est advenu de lui par la suite.
Si Seven Sisters est par de nombreux aspects un bon film, il n'en demeure pas moins emplis de défauts qui nuisent à l'appréciation complète du long métrage. C'est dommage car il manquait peu de chose pour qu'il soit un des meilleurs films de l'été.
Malgré tout je recommande à quiconque d'aller le voir car il reste divertissant et néanmoins intéressant.
Merci Tommy Wirkola pour ce film.
Créée
le 10 sept. 2017
Critique lue 455 fois
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