D'abord, reconnaissons à Noomi Rapace la palme du rôle le plus schizophrénique de l'année. Jouer sept sœurs dont une catcheuse, une geek, une pimprenelle, une timide, une grincheuse et une femme d'affaire, il y a de quoi se coucher le soir sans plus trop savoir qui on est ! C'est simple, elle est partout - forcément - et elle sait tout faire : c'est la principale attraction du film. Sans oublier la composition de Glenn Close qui s'y entend pour jouer les méchantes reines.
Bien que l'histoire se déroule en 2043, le film se présente d'emblée comme une sorte de conte, avec son affiche d'abord et puis son titre, Seven Sisters, qui rappelle des histoires connues : les 7 nains, les 7 filles de l'ogre.... ici, 7 fillettes cachées par leur grand-père dès leur naissance afin qu'elles échappent à un injuste destin ordonné par les autorités du "royaume". Comme dans les contes, chaque fillette a sa personnalité, comme dans les contes il y a d'insensibles méchants mais également un prince charmant !
Tout serait pour le mieux (ou pas, puisque nous sommes dans une dystopie) dans ce monde féérique et nous serions tout prêt à écouter un beau récit...sauf que nous avons à la réalisation un réalisateur norvégien qui n'y va pas avec le dos de la hachette : les métaphores, les symboles c'est bien joli mais on n'est pas là pour se raconter des histoires en mode Père Castor. Il va falloir que ça bastonne, que ça flingue et que ça saigne.
Et là, c'est déjà moins bon. On nous a présenté sept charmantes jeunes femmes et les voilà toutes transformées en "executive" woman : et que je te mets hors service trois hommes de mains rompus à toutes les confrontations, et que je t'en étrangle deux ou trois autres, et que je t'en mitraille encore une poignée... Sans compter qu'elles sont les reines de l'évasion ! Sauf que chuter de trois étages sur le dos dans une benne à ordure vide et repartir aussi sec comme en 40, ça laisse peu de chance aux méchants.
Les méchants justement ! Glenn Close est une reine de terreur convaincante. Mais les autres sont juste d'une inefficacité assez consternante (en même temps, tant mieux pour nos héroïnes). Quelle bande de bras cassés ! Ils ont cinq filles à choper, qui les attendent sagement à domicile et ils s'y prennent de la pire des manières qui soit. Bref, on en a pour notre argent en termes d'action mais au prix d'incohérences maladroites.
Dans un emballage final plutôt attendu, on prêtera surtout attention à une jolie scène d'affrontement sororal (si si ça se dit) dans une pièce pleine de miroirs (clin d’œil à la Dame de Shangaï ?) et à une dénonciation des pratiques du pouvoir qui n'est pas sans rappeler Soleil vert.
Un film pour le moins divertissant mais grossièrement taillé.


Personnages / Interprétation : 7/10
Histoire / Scénario : 6/10
Réalisation / Mise en scène : 6/10


6.5/10

Theloma
6
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le 10 nov. 2017

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Theloma

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