Shadow Dancer par Karim

Shadow Dancer suit le personnage de Collette, une jeune femme membre de l’IRA qui se rend à Londres pour déposer un colis piégé dans le métro. Elle se dérobe à la dernière minute laissant sa valise dans un coin et s’enfuit pour mieux être capturée par les services de renseignements du MI5. Mère d’un petit garçon, elle va accepter un deal assez incroyable : sa liberté -et le programme de protection des témoins- contre l’espionnage de sa propre famille. Ce sont en effet ses deux frères qui l’ont lancé là-dedans, deux indépendantistes irlandais très actifs que l’agent incarné par Clive Owen et ses supérieurs (dont Gillian « Scully » Anderson) veut incarcérer.

Le sujet est d’autant plus intéressant que Tom Bradby a été journaliste en Irlande du Nord pendant le processus de paix et maitrise donc ce complexe sujet qu’est celui de l’indépendance de ce pays et ses activistes. Mais James Marsh, plutôt que de se focaliser sur l’aspect espionnage, préfère s’intéresser à l’humain.

Shadow Dancer avait tout pour me plaire : un casting qui me plaît et un pitch qui promettait beaucoup. Hélas... Hélas! Le scénario est trop mou. En fait il ne se passe rien. Je ne m'attendais pas à un film d'action, plutôt à un bon vieux film d'espionnage/thriller psychologique, et pourtant j'ai été déçu du peu de scènes du film car la cible ici est l'humain. D'ailleurs c'est bien simple, aucune scène, à part peut être la dernière de Clive, ne me vient à l'esprit. Il y a bien quelques conflits par ci par là, mais ça manque clairement de mise en situation. Les personnages sont pas développés à mon goût, on ne rentre pas assez dans le sujet.

La mise en scène est très belle : malgré les lieux sordides, le directeur photo parvient à établir de beaux plans où la lumière semble toujours nous chatouiller la rétine. Le casting est nickel : on y retrouve la jolie héroïne de 'The devil's Whore' qui a un peu trop maigri, Clive Owen pareil à lui même, le maire sympa de The Wire et enfin une Gillian 'Scully' Anderson aussi charmante que pétasse. Le ton est à la contemplation, ce qui accentue le vide du scénario et pointe même le doigt sur quelques incohérences.

Au final, le film est assez éprouvant, car malgré 1h45' raisonnable à priori, c'est long, avec un scénario plus creusé, avec des scènes plus généreuses en conflits et en tension, cela aurait pu donner lieu à un très bon film, hélas, c'est juste vide et il faut attendre le final surprenant pour enfin se dire "ha je ne suis pas venu pour rien".


Shadow Dancer ne nous offre pas assez de nouveautés pour cette histoire revu et revu encore malgré un bon casting.