Pas forcément bien côté, ce film est pourtant bien plus subtil qu’il n’en a l’air. Tout amateur de l’œuvre de William Shakespeare – surtout de « Roméo et Juliette » mais pas seulement – peut y remarquer de nombreuses références, que soit à des scènes ou à des tirades.
Notons particulièrement, les références (citées par les personnages à « Titus Andronicus » et « Henry VI »), les plans renvoyant à Hamlet via le crâne de Yorick.
Et il y a toutes les tirades directement ou quasiment directement issues de « Roméo et Juliette », telle ma préférée, quand le religieux prêchant contre les deux grands théâtres de l’époque, le « Rose » et le « Curtain » déclame « Two households… » qui est la phrase d’ouverture de la pièce et ce même religieux qui poursuit avec le célèbre « The plague on both your houses » de Mercutio (et Will Shakespeare qui entend cela et fait un petit signe d’intérêt) J’en oublie quelques dizaines d’autres tout aussi évidentes…
C’est en quoi ce film est subtil. Il serait plaisant sans cela, un charmante comédie romantique avec un amour impossible, de beaux décors et costumes et des acteurs convaincants mais ces références, cette mise en abyme dans la création même de « Roméo et Juliette », élèvent son niveau à un degré bien bien supérieur.
Et puis mince, ce n’est pas tous les jours qu’une comédie romantique permet de croiser en son sein William Shakespeare, Christopher Marlowe et la Reine d’Angleterre. On ne va pas se plaindre !