J'avais commandé des Rings, mais j'ai eu des Wings...

Il y a quelques années, Steven Spielberg a déclaré que le film de super-héros était un genre destiné à disparaitre, à l'instar du western... Le succès grandissant des étalons de l'écurie Marvel semble dans un premier temps contredire massivement cette assertion. Mais aujourd'hui, il est clair qu'on assiste à un chant du cygne. Le genre se meurt, et ça n'est pas par lassitude du public, mais parce que les fabricants ne font plus aucun effort.

Après un Black Widow vide de tout enjeu et tourné vers le passé, on était en droit d'attendre que Shang-Chi ouvre le bal d'une nouvelle ère, présente des nouveaux personnages dans un monde qu'on connait bien pour mieux nous subjuguer...

Nan, que dalle.

Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings est un film-à-formule, sans risque ni aucune progression dramaturgique digne de ce nom. On y enchaine les scènes d'action molles et génériques avec des scènes explicatives molles et ennuyeuses. On se bat pour s'entrainer, on s'entraine à se battre, un peu de bla-blah, puis on se rebat pour s'entrainer... Pendant à peu près 3/4 du métrage.

Pour faire bonne mesure, on ajoute une pincée de caméos plus ou moins vraisemblables, une ou deux créatures infographiques sans âme, des chansons populaires du moment à faire saigner les oreilles... Comment, après une belle carrière indépendante, Destin Daniel Creton s'est retrouvé aux commandes de ce nanar surfriqué, on se le demande.

La dernière demie-heure est un festival de CGIs repoussants. A nous, pauvres spectateurs, de comprendre se qui se trame derrière ces flashes de dragons colorés sur fond grisâtre... En tout cas il ne s'en dégage aucune émotion, aucun sentiment de danger, rien de palpitant.

Alors en effet la question se pose : le western est-il mort parce que les gens en avaient marre, ou est-ce que les studios n'auraient-ils pas trait la vache pour plus de lait qu'elle n'en avait ? A mon avis, l'effet ras-le-bol n'explique pas tout et Disney ferait mieux d'en prendre de la graine... Les gens râlent après Star Wars IX non pas parce qu'ils en ont marre de Star Wars, mais parce qu'il était à moitié pété !

Espérons que les prochains Spider-Man : No Way home et Doctor Strange and the Multiverse of Madness sauront respecter un peu plus le client, sous peine d'enfin donner raison à Tonton Steven.