J'avais très envie de regarder ce troisième opus de Sharknado, rongeant mon frein depuis sa diffusion sur Syfy. La déception n'en a été que plus grande...
Là où le montage hasardeux faisait le charme du premier - le ciel passant de la tempête au grand bleu en plein milieu d'une scène, par exemple - où l'invraisemblable restait presque plausible dans le second, dans la lignée des productions Asylum, le troisième va trop loin. Bien trop loin. Chaque scène est une surenchère de la précédente, et si certaines trouvailles font sourire, dans l'ensemble on se dit juste "Non mais là, ça va trop loin !"
Les clins d'oeil et seconds rôles sont très sympas, avec une mention spéciale pour Frankie "Malcolm" Muniz, mais cela ne sauve pas un scénario plus que léger. Parfois, ça fait mouche, comme lors de la scène déshabillée amenée avec beaucoup d'humour. Dans tout nanar vient le moment où l'héroïne se retrouve en soutien-gorge et le héros torse-nu, et c'est particulièrement bien parodié dans ce Sharknado. Malheureusement ces scènes sont peu nombreuses et ne parviennent pas à sauver un film catastrophique. Le final étant bien évidemment le point culminant de ce grand n'importe quoi
avec un accouchement dans un requin et David Hasselhoff sur la lune... Tout est dit.
Pourtant il y avait tout pour en faire un grand nanar. Deux films précédents en voie de devenir culte, une foule de grandes et petites célébrités venues s'amuser à y faire une apparition telles Lorenzo Lamas, George R.R. Martin, Ne.Yo, quelques girls de Playboy (oui, on a la culture qu'on mérite, j'ai passé beaucoup de temps sur E! à une époque lointaine). Mais voilà, à vouloir imiter le nanar quand on n'est plus un nanar, on perd l'essence de la chose, l'esprit de la série B. Bref, ce n'est plus ça, et ça se sent.
Sharknado, tu m'as déçue. Beaucoup. Et comme tu finis sur un énorme cliffhanger, tu as plutôt intérêt à assurer lors du numéro 4 !