La Trilogie Blood & Ice Cream nuit gravement à la déprime...
...Car c'est ainsi que se nomme cette trilogie qui, à l'heure où j'écris ces lignes, est sur le point de s'achever avec la sortie du dernier volet tant attendu par les aficionados ! En effet, nous sommes tout de même quelques-uns, de ce côté de la Manche, à piaffer d'impatience en comptant les jours qui nous séparent de "The World's End" ("Dernier Pub avant la fin du monde" en VF) qui sortira sur nos écrans le 28 Août, plus que treize jours, amen.
La "trilogie Cornetto", comme l'appelle également son réalisateur Edgar Wright, a donc commencé il y a presque dix ans avec Shaun of the Dead (2004), bientôt suivi de Hot Fuzz (2007) , mais il aura fallu attendre six longues années pour croquer enfin le bout du cornet avec le chocolat dedans qui donne envie d'en manger un autre aussi sec.
Il y en a qui plantent leurs tentes devant les cinémas en attendant fièvreusement le dernier Harry Potter, un énième Star Wars, le retour d'un Hobbit ou la bande de vampires L'Oréal de Twilight, eh bien qu'il en soit ainsi !
J'ai planté ma tente dans mon salon et voilà déjà plusieurs jours que j'engloutis des Cornettos en attendant le retour du Saint-Graal. Et pendant ce temps, comme tout bon fan ultime qui se respecte, je finis d'apprendre par coeur les dialogues des deux premiers épisodes avec mon fils de treize ans, fan lui aussi, les chiens font pas des chameaux : interros surprise, contrôle continu, oral, écrit, tout y passe .
Pour certains, Shaun of the Dead n'est qu'UN FILM DE PLUS avec des... morts-vivants - Eviter de prononcer le mot avec un Z, c'est interdit sous peine d'amende. Un genre encore réservé il y a peu à un public strictement averti, consommateur de VHS puis de dvd à l'aspect cheap et douteux, et dont le gourou n'est autre qu'un certain George A. Romero, passablement méconnu du grand public malgré sa contribution majeure à l'histoire du septième art (autant qu'à l'histoire de la sociologie des masses, ben quoi, on est pas que des boeufs)
Avant Shaun Of The Dead donc, rire devant les films de Z... faisait appel à une forme d'humour difficile à partager, surtout avec sa belle-mère à l'heure du café le dimanche midi.
Depuis tout a changé ! Les "Deads" ont envahi petits et grands écrans sous forme de séries, de films d'horreur-qui-tâchent, de comédies pastiches, de clips et même de spots de pub suffisamment pénibles pour nous faire regretter le temps où on riait tout seul devant Evil Dead, par exemple.
Les morts-vivants, mais après tout c'est leur jeu préféré, ont tout envahi d'un coup. Bien aveugle qui dira le contraire... Zombieland, Walking Dead, Les Revenants, REC, Je suis une légende, Planète Terreur, World War Z... On trouve même un "Plane of the Dead", autrement dit " Les Zombies dans l'avion " qui mérite son pesant de pop-corn en attendant " La Zomby Academy ", " Les Zombies à Miami " ( ah non, on me dit que ça passe déjà sur la Une...) et bien sûr " Top Zombie ", une émission culturelle et familiale mélangeant l'émission de cuisine, le télé-crochet et le jeu animé par Naguy... Bref.
Dans cet océan de chair pas toujours fraîche, SOTD ("Shaun of the Dead", suivez un peu dans le fond) est LE film que les dingues attendaient.
Amateurs d'humour anglais, d'humour noir, d'humour tout court d'ailleurs, bien que cela soit évidemment subjectif, mais aussi et surtout -navré si j'offense ceux qui n'ont pas trouvé ça drôle, une question de références...
Si ça n'est pas encore le cas, le duo Nick frost / Simon Pegg, renouvelant avec maestria le genre du comique-en-double (depuis Laurel & Hardy, il y a eu quelques grandes équipes) a toutes les chances de devenir votre nouvelle paire de meilleurs amis pour les longues soirées d'hiver.
Improbable mutation croisée des Monty Python ( pour l'absurde ) & de la Famille Addams ( pour le flegme) , SOTD a rejoint le Panthéon de la comédie british - sauce à la menthe bien sûr, grâce à une galerie de personnages irrésistibles, un dialogue écrit au rasoir, un comique de situation parfaitement orchestré par une main de maître ( montage, bruitages, ellipses, musique, clins d'oeil... Puisqu'on vous dit que tout y est ! )
Si votre niveau d'anglais le permet, ne commettez surtout pas la terrible erreur de regarder la version française, vous manqueriez un bon tiers du sujet et comme il s'agit d'un film culte de A à Z..., ça serait dommage.
Attention tout de même, c'est aussi britannique qu'un costume en pelouse véritable, ça ne peut pas plaire à tout le monde. Il y en a des qui préfèreront sans doute Michael Youn... Mais l'important c'est de rire, n'est-ce pas ?
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