Le casier maudit de Shibuya.
Kei Horie s'est vite fait un nom dans l'univers de l'épouvante à la japonaise.
En effet c'est un acteur que l'on retrouve dans Ju-on 2, Suicide Manual et j'en passe, tout en étant également producteur et réalisateur.
Shibuya Kaidan est son deuxième film, du "yurei" pur et dur qui, malgré ses petits moyens, impressionne visuellement, avec une image très nette, glaçante et un spectre très convainquant.
L'histoire met en scènes des jeunes gens qui font un vœu devant un casier de Shibuya ayant la caractéristique de transporter une légende urbaine : avouer son amour pour quelqu'un devant celui-ci déclencherait une réciprocité.
Évidemment ces jeunes déchantent rapidement lorsqu'ils s'aperçoivent qu'une malédiction les guette : disparitions, suicides, pleurs de bébé, apparitions étranges..
Bon malgré la prouesse visuelle, notamment lors l'apparition du spectre tout bonnement hallucinante, le film propose une intrigue cousue de fil blanc, on a déjà tout compris dès la première demi heure. Le twist n'apporte donc strictement rien.
De plus, les disparitions des divers protagonistes et les scènes de "peur" prêtent plus à rire qu'autre chose. Les acteurs jouent correctement mais les dialogues sont lamentables, que ce soit lorsqu'ils discutent avec la joie au visage ou la peur au ventre.
Autre chose de dérangeant, les pâles copies des scènes de Ju-on, qui vont jusqu'à montrer les personnages sans voix et apeurés finissant bien évidemment par y laisser la vie, et la façon dont le spectre se déplace qui vous rappellera sans aucun doute la mère spectrale de la saga de Shimizu. Vraiment aucune surprise.
Kei Horie va même jusqu'à reprendre une scène de Dark Water, je veux bien qu'on s'inspire des meilleurs œuvres du genre mais tout de même.
Rien de bien original donc, mais ça se laisse regarder.
Un "yurei eiga" qui se rattrape par son visuel, son rythme scénaristique intriguant bien que pompeux, et son spectre très réussi.