Immense gâchis que ce Shin Kamen Rider :
En plus de sa photographie blafarde, le film alterne les scènes de combat expédiées en deux minutes, qui sous-exploitent honteusement les particularités de ses super-villains et les dialogues assommants entre les héros et des agents cravatés expliquant des enjeux abstraits : «Il faut sauver le monde (qu'on ne voit jamais, comme dans les Marvels) d'une "evil corporation" qui fabrique des mutants super-soldats, blablabli».
Ce reboot d'Anno souffre d'un ton et d'une atmosphère beaucoup trop sérieux et austère par rapport aux personnages unidimensionnels, n’évoluant jamais dans cet univers inexistant et la quasi absence d'enjeu humain, le tout achevé par des acteurs anti-charismatiques (désolé, les gens de tailles normales avec un front proéminent de nain, j'y arrive pas, c'est physique).
Même mon chéri d'amour Shinya Tsukamoto est complètement transparent en mentor/vieux sage qui claque au bout de dix minutes. C'est dire la tristesse du projet.
D'Hideaki Anno, mieux vaut voir son «Cutie Honey», un peu criard et hystérique certes, mais bien plus généreux, fun et inventif.
Sorti il y a vingt ans cette adaptation bien trop sous-cotée préfigurait (fait notable) les délires visuels du génial Speed Racer des sœurs Wachowski.
Rendez-vous manqué/20