Un film "coup de poing" sur le génocide Rwandais.
Le film est basé sur le témoignage du reporter de la BBC David Belton, qui se trouvait sur place pendant le génocide rwandais. Belton a été associé à l’écriture du scénario et est aussi co-producteur du film.
Résumé
L'action se déroule à l'École Technique Officielle (ETO) à Kigali, au Rwanda, en 1994, pendant le génocide (avril-juillet 1994). John Hurt incarne un prêtre catholique (inspiré du père Vjekoslav Ćurić) et Hugh Dancy, un jeune professeur d'anglais, pris dans les événements du génocide.
Contrairement à Hôtel Rwanda, filmé en Afrique du Sud avec des acteurs sud-africains, le film fut tourné sur les lieux d'origines des scènes qu'il dépeint. À noter également que de nombreux survivants du massacre ont été employés dans l'équipe de production et comme acteurs pour les rôles mineurs.
Le titre du film fait référence aux actions des soldats de l'ONU qui firent feu sur les chiens errants qui dépeçaient les cadavres, alors qu’ils n’avaient pas été autorisés à tirer sur les extrémistes Hutus auteurs des massacres de Tutsis, le tir sur les chiens est symbolique de la folie de la situation que le film tente de saisir, situation absurde, comparable dans son horreur à ce qui se passera exactement un an plus tard en Bosnie où 6000 à 8000 hommes furent massacrés par les Serbes devant 400 soldats de l’ONU qui durent rester spectateurs sans pouvoir intervenir. Au Rwanda, le massacre toucha entre 800 000 et un million de morts de l’ethnie Tutsi.
Mon jugement sur ce film
Le film, bien qu’il soit une œuvre de fiction, aborde de front les événements qui se sont déroulés durant 3 mois dans ce petit pays d’Afrique presque comme s’il s’agissait d’un documentaire en nous présentant des faits, sans y ajouter de commentaires ou de pathos inutile, et son impact n’en est que plus fort et les images plus violentes. Il démontre combien les grandes puissances sont dans l’incapacité, malgré l’existence, depuis plus d’un demi-siècle, d’institutions internationales aussi importantes et coûteuses que l’ONU dont l’une des missions est d’assurer la sécurité des populations, de faire face à de telles situations. On avait cru ne jamais revoir les génocides commis par les nazis pendant la 2nde guerre mondiale. C’était être trop optimistes sur la nature humaine car depuis une 60e d’années, nous avons assisté, impuissants, à de si nombreux massacres de populations que nous en perdons le compte. Parmi les derniers en date, celui des Tutsis par les Hutus est l’un des plus sanglants et des plus inexcusables, d'autant que la France, alors en pleine cohabitation (2ème mandat de François Mitterand en tant que président de la République, Edouard Balladur, chef du gouvernement) a été la principale complice de ce génocide.