Ne pas se fier aux apparences : telle est l'idée principale véhiculée par ce film tant dans son fond que sa forme.
Deux parties dans ce film : la première (60% du film) fait entrer le spectateur dans un certain horizon d'attente stéréotypé, tandis que la deuxième lui montre progressivement les limites de son premier jugement. En effet, dans la première partie, on a toute la batterie des personnages clichés des films d'épouvante : la fille allumeuse garce, la fille sérieuse, le coureur de jupon (version masculine de la garce), le mec clean (version masculine de la sérieuse), le pychopathe de base, ainsi que les situations clichés qui vont avec. Et dans la deuxième, tout change. Dès le départ on ne sait pas trop où le psychopathe veut en venir et on ne le saura vraiment qu'à la fin, tellement le suspence est bien maintenu et les retournements de situations fréquents. Malgré tout une grande cohérence dans l'idée principale qui fait que la deuxième partie n'arrive pas comme un cheveu sur la soupe, puisque des indices assez subtils pouvaient nous amener à la pressentir quelque peu.
Par contre, en grande majorité dans la première partie, l'efficacité du scénario est amoindri par une infinité d'incohérences dans les réactions des personnages (assez stupides) et dans les situations (toutes les plus improbables les unes que les autres), d'où l'impression parfois quele film est un navet. Malgré tout, on a toujours envie de connaître la suite, car les actions s'enchaînent sans temps mort et on est dans le mystère par rapport à l'objectif principal des "mésaventures" des victimes jusqu'aux dernières minutes du film. L'angoisse monte progressivement et on est autant dans la violence psychique que physique (mais les amateurs de gore vont être déçus car il n'y en a pas tant que cela).
En ce qui concerne les aspects techniques. D'abord le traitement de la couleur des images du film est en harmonie avec l'antagonisme entre la première et la deuxième partie, ce qui est là encore pertinent. La mise en scène quant à elle est correcte, mais sans grande originalité. Sinon les effets spéciaux sont eux aussi honorables, même si rien de transcendant. L'efficacité technique du film est toutefois amoindrie par le fait qu'il n'y a pas assez d'éclairage dans la première partie, ce qui est assez agaçant. Voilà un exemple de "réalisme" que je réprouve.
Le casting : l'interprétation (sauf celle deux jeunes hommes, qui jouent très mal !) est à la hauteur de la qualité du scénario.
Bref c'est un film que je recommande de voir jusqu'au bout malgré ses défauts, dont la fin va très probablement vous surprendre.