Si j'étais un espion n'est pas seulement un duel au sommet entre deux présences monstrueuses du cinéma français, Blier père et Bruno Crémer, il est aussi réjouissant dans sa sobriété et son mystère, cette idée si bien maîtrisée que l'on peut jusquà la toute fin le lire de deux manières contradictoires, ce qu'il était évidemment difficile de rendre sans tricher auprès du spectateur. Un peu déboussolant peut-être, mais l'intrigue parvient à être si simple et linéaire, et bien sûr mise en scène avec une maturité si inattendue pour un premier film, qu'on est happé par le pur face à face, sans aucune fioriture.