Kanteri Rôôôôdu
Très injustement méconnu en France, ce film est une véritable perle de l'animation japonaise qui ne doit pas tant sa force à la magie qui l'habite constamment qu'à son aptitude à si brillamment...
le 24 août 2011
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3
Réalisé en 1995, ce long métrage du réputé Studio Ghibli dépeint le quotidien japonais de deux adolescents en quête d’amour et d’orientation professionnelle.
Je le confesse : j’ai découvert ce film dans un coffret de DVD pirates venant de Hong Kong, rassemblant tous les films du studio jusqu'au début des années 2000 quand le Laser Disc commençait à tirer sa révérence. A l’époque, il n’était pas encore distribué officiellement en France. La qualité vidéo de ce coffret était très discutable (du 4/3 letterbox) mais l’intérêt des oeuvres du Studio Ghibli suffisait à la compenser amplement.
Ce film me rappelle agréablement mes deux voyages à Tokyo en 2012. Loin de toute féérie que peuvent apporter Princesse Mononoke ou Nausicäa, le film surprend le spectateur par son côté presque documentaire de la vie courante au Japon :
La jaquette du film risque de décontenancer ceux qui s’attendent à un voyage dans un monde merveilleux : on y voit effectivement une jeune femme volant dans les cieux en donnant la main à un chat anthropomorphe gentleman. Il n’en est rien car il s’agit d’une fiction imaginée par l’héroïne Shizuku, et n’intervenant que quelques minutes. Cela a d’ailleurs gâché mon premier visionnage à l’époque pour cette raison. Il aura fallu attendre 15 années pour que mon second visionnage me permette de profiter pleinement du récit et de l’atmosphère dans les meilleures conditions (en blu-ray, et en m’étant personnellement préparé au sujet du film). On peut suspecter dès lors, une tentative marketing d’attirer le public fidèle au Studio Ghibli : le réalisateur Kondo Yoshifumi étant inconnu du spectateur moyen, la communication s’orientait vers le registre de Miyazaki tandis que l’histoire se rapprochait plus de la filmographie de Takahata.
L’histoire se concentre sur Shizuku cherchant tout d’abord à occuper ses vacances d’été. Elle reste insouciante, découvrira l’amour et se cherchera un avenir. Le rythme est lent et posé, et nous évoque le temps lointain de nos grandes vacances scolaires, à une époque de notre vie où les journées étaient bohèmes et conditionnées par nos envies et non par nos contraintes d’adultes. La naïveté et l’idéalisme des jeunes protagonistes fait sourire le quadragénaire que je suis. L’oeuvre se destine alors peut-être plus aux adultes qu’aux enfants, car plus sensibles au message véhiculé. On y parle d’orientation professionnelle, de choix pour l’avenir. Avec le recul, si nous avons la possibilité de retourner dans notre adolescence, ferions-nous les mêmes choix qu’auparavant ? Si nous avions osé nous orienter vers ce que nous rêvions, avec le peu d'expérience que nous avions à ce moment, serions-nous plus heureux qu'aujourd'hui ?
Le film n’est pas exempt de défauts. Le dessin manque parfois de finesse. Si les décors sont dans l’ensemble bien réalisés, les personnages sont parfois dessinés comme des caricatures et l’on frôlerait presque le cartoon. Ce style dénote avec le ton du scénario et ne semble pas adapté. Le budget de la production en est probablement la raison.
Si tu tends l’oreille ne fait certes pas partie des grands films du studio. Il ne plaira pas à tout le monde et l’affiche du film en trompera plus d’un. Mais sa fraicheur se laisse doucement apprécier comme une brise en pleine saison.
Critique disponible sur mon site Tumblr.
Créée
le 14 août 2016
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