Il s'agit d'un moyen métrage de 45 minutes environ filmé en noir et blanc. Certaines scènes initialement prévues n'ont pas pu être filmées par manque de moyen ... Le scénario s'inspire de la vie de Saint Siméon qui a vécu au Ve siècle en Syrie. Comme lui Simon se coupe du monde en s'installant sur une colonne, passant ses journées à jeûner et à prier. Deux visions de la foi s'opposent : celle des prêtres qui malgré tout vivent parmi les hommes et celle plus absolue de Simon qui se place au dessus d'eux. Mais évidemment le scénario montre la vaine futilité des peines que Simon s'inflige allant même jusqu'à s'imposer de vivre sur un seul pied. Le diable est présent partout autour de lui, dans le désert. C'est l'incarnation de toutes les tentations : sexe, nourriture ... Mais à chaque fois Simon parvient à déjouer les artifices de Satan qui essaye par tous les moyens de le détourner de son chemin. Simon du haut de sa colonne finit par se demander si il est libre ou si il est esclave ... et il s'interroge sur son utilité tout en essayant constamment de se convaincre du bien fondé de son entreprise. Certaines scènes très accrocheuses visuellement sont surprenantes : le miracle de Simon qui redonne des mains à un voleur, la jeune fille avec son cerceau qui montre qu'elle a des belles jambes, l'arrivée du cercueil qui se déplace tout seul dans le désert ... La fin du film est un peu déconcertante en complète rupture avec ce qui précède. Elle nous emmène en avion dans un enfer contemporain nous rappelant que nous vivons dans un monde de tentations. L'influence surréaliste est très présente dans le film qui possède malgré tout une esthétique relativement dépouillée. Les décors sont limités, presque tout le film se déroulant sur ou à proximité de la colonne. L'interprétation est bonne mais évidemment les personnages sont symboliques et fantastiques.