S’il lui donne son titre, Sitting Bull reste le grand absent du long métrage que lui consacre pourtant Sidney Salkow, occupé à suivre les mésaventures militaires et amoureuses du major Parrish, jeune premier héroïsé en raison du profond respect qu’il manifeste envers les Sioux. Ce personnage fait écran et rend le visage pâle non seulement essentiel aux discussions entre les peuples, mais surtout seul capable de pacifier une Amérique ensanglantée, contre des Indiens tantôt trop belliqueux – ils crient et agitent leurs plumes avant de tomber de cheval, morts – tantôt trop sages, mention spéciale au personnage éponyme qu’il faut convaincre, encore et encore, de rencontrer le président. Le film souffre ainsi de l’incessante médiation des Blancs, réduisant les Peaux-Rouges à l’état de minorités passives occupés aux rituels de déclaration de guerre et aux marches funéraires… Entre ces deux temps, l’effort, le courage, l’intelligence sont l’apanage de Parrish et de son entourage.
La mise en scène, d’une platitude rare, ne crée aucune tension et filme tout sur le même plan ; il en va de même pour la musique, pompière, qui écrase des combats sous prétexte de les gonfler à l’épique. Préférons, sur le thème de la relation conflictuelle entre les peuples, le magnifique Hostiles (Scott Cooper, 2018) sorti récemment.