Comme le proclame si fièrement l’affiche, « Six Bullets », le dernier JCVD en date, est réalisé par Ernie Barbarash à qui l’on doit le pas trop mauvais »Assassination Games » en 2011. D’ailleurs en intro du film, Ernie nous sert presque un même climax que sur le précédent: Van Damme avec le même déguisement que celui de l’autre film, lunettes épaisses et bouc en zéro, en mission d’infiltration létale. Une ressemblance telle que j’ai du vérifier s’il ne s’agissait pas du même personnage (Brazil). Eh bé non, pas sur le papier en tout cas.
Ici, les intention du héros sont plus louables puisqu’il ne s’agit pas seulement d’un assassinat mais d’une mission de sauvetage d’enfants destinés au trafic sexuel… En Europe de l’Est of course (ça tombe bien, les tournages coûtent moins cher là-bas). Il joue le rôle d’un ex quelque chose, spécialiste en enlèvements mais qui, devinez quoi? arrête le business à cause d’une erreur de jugement qui a coûté la vie à deux enfants. Alors pour tourner la page il devient… boucher. Sérieux. Mais bien sûr, vous et moi savons très bien que quelque chose ou quelqu’un lui fera rapidement changer d’avis et reprendre du service, illico macias. Ce quelqu’un ce sera un père en voyage dans le coin, champion de Free Fighting et dont la fille se fait enlever afin de servir pour le trafic humain (comprendre, prostitution, drogue et tout le tremblement). Alors bien sûr, il ne le fait pas tout de suite tout de suite, il se fait beaucoup prier d’abord, vous imaginez bien. On a même droit à la scène habituelle du regard dans le vide, de la bouteille de whisky sur le chevet et les vieux fantômes des enfants qu’il n’a pas pu sauver qui reviennent le hanter chaque soir. Mais en fin de compte, il reprendra du service bon gré mal gré.
Malgré l’avalanche de cliché qu’on nous sert dans le film, j’ai tout de même bien apprécié le résultat. En y repensant j’ai retrouvé exactement tout ce qui m’avait plu dans la précédente collaboration de JCVD et Barbarash: D’assez beau combats à mains nues, y compris celles avec une lame (je déplorais d’ailleurs son manque d’utilisation par jcvd sur la critique de »Assassination… », faut croire qu’ils l’ont lue), une petite dose d’humour froid et des mises à morts super violentes et fun. La photo est même moins crado que d’habitude, même si les producteurs n’ont pas résisté à l’envie d’orangifier un peu le rendu sur les bords.
JCVD est encore une fois très à l’aise ici, même s’il nous ressort, une fois de trop quand même, la panoplie des gimmiscks du type rongé par la culpabilité. J’apprécie beaucoup la volonté de l’acteur à se diversifier (non, c’est pas toi que je vise Steven Seagal) mais je trouve que là il commence à vraiment tourner en rond. Comme je l’ai mentionné plus haut, beaucoup de clichés et d’expressions faciales lacrimales qu’on a déjà vu, merci. L’autre hic c’est que Van Damme prend de moins en moins de soins à maquer le fait qu’il soit doublé dans les scènes de baston, et ça en tant que fan, bah… ça me fend le cœur!
On notera qu’ici il n’a pas de SideKick, juste son fiston et sa fille dans de petits rôles, et le père de la demoiselle en détresse, joué par Joe Flannigan, une très bonne surprise au casting. Non seulement il a belle gueule, mais en plus il a encore plus de charisme et de présence que Scott Adkins par exemple, les dons d’acteur en plus, ceux de combat en moins. D’ailleurs, grosse déception de ce point de vue là puisqu’on nous dit que le papa est un champion de MMA mais dans le films on ne le voit pas castagner du tout, bien au contraire, il se fait bien dérouiller dans une boite de nuit par des videurs. Pas cool ça quand même.
Au final, Six Bullets n’offre rien de bien nouveau ni dans le milieu de la DTV, ni dans la filmo de JCVD. Il représente néanmoins un spectacle honnête pour les amateurs du genre surtout s’ils ne sont pas trop regardants et s’ils ne sont pas allergiques aux décors à vomir de l’Europe de l’est.