Six-Pack est une tentative de thriller à l'américaine à base de psycho killer, d'ambiance nocturne et des flics borderline . Un film qui tout en étant parfaitement conscient de ne pas être tout à fait à sa place s'inscrit dans la lignée , du moins dans l'esprit , de films comme Seven ou Le Silence des Agneaux . Mais comme le chante M il faut se rendre à l'évidence "Ce sera toujours moins bien / Toujours moins bien que les ricains".
Dans Six Pack on suit donc un duo de flics avec un mature introspectif et réfléchi et un jeune loup plus bouillonnant qui enquêtent sur une série de meurtres de jeunes femmes selon un mode et rituel meurtrier immuable. En marge de leur hiérarchie ils iront jusqu'au bout pour démasquer l'assassin quitte à se mettre hors la loi..
"Les sérial killeurzes c'est pas des trucs de cheu nous" , c'est vraiment un truc de ricains comme les hamburgers et les série TV à la con qui nous envahissent. C'est en substance l'étrange et paradoxale message que le film nous fera passé lors de certains dialogues qui interrogent à la fois la capacité culturel du flic français à trouver son coupable et la capacité du film à s'inscrire dans la veine de thriller qu'il investit. Comme un aveu d'impuissance ou une excuse à peine déguisé le film lui même semble nous dire "Désolé mais les trucs de Serial Killer c'est pas vraiment pour nous petit français". Et effectivement rien ne fonctionne tout à fait dans Six-Pack , tout semble un peu faux, un peu con et souvent un peu à côté de la paque. Le film aura beau nous jouer des scènes dans l'esprit Seven , s'offrir un voyage initiatique aux USA pour rencontre un psychopathe façon Hannibal Lecter rien ne fera illusion bien longtemps et on aura toujours à l'écran une triste sensation de contrefaçon Made in France. Richard Anconina se la joue introspectif avec un mine de vieux sage à la moue boudeuse et Frédéric Diefenthal tente de nous faire avaler qu'il est un flic badass super vénère en empoignant le col de témoins peu coopératif ; un duo de flics à la Seven mais version franchouille avec planque et filature approximative en Citroën ZX. Non rien ne fonctionne vraiment et forcément tout va finir par sembler un poil ridicule au point qu'il devient préférable d'en sourire. Lorsque nos deux flics élaborent un plan implacable et une souricière avec un appât pour coincer l'assassin, ils finissent par quitter leur planque pour partir faire un petit tour en bagnole et ils s'arrêtent tranquille pour manger à Quick en laissant leur téléphone dans la bagnole pendant que le tueur peut se mettre tranquille au boulot ... Non vraiment les trucs de Serial killers c'est pas pour nous !! Et tout sera du même calibre, à la fois un peu pareil que dans un thriller américain mais en version on se la joue même si personne y croit vraiment. La police scientifique sur disquettes , le médecin légiste et son humour noir, les courses poursuites flingue à la main, les photos de cadavres punaisées au mur, l'enquête qui tourne à l'obsession ; tout est là, y-a même les hélicoptères pour le final mais tout sonne faux comme cette incapacité frustrante à créer le moindre début de suspens.
Faut il laisser définitivement les histoires de tueurs en séries aux américains ? Je ne crois pas, en revanche ce qui est certain c'est que qui si l'ambition d'un réalisateur est de bêtement singer des classiques du genre en tentant bêtement de franciser une mécanique qui ne s'y prête pas , autant s'abstenir.