" Bonne nuit mon amour. "
Le point commun entre "Sixième Sens" et "Le Dernier Maître de l'Air", hormis le fait qu'il soit réalisé par la même personne ? C'est la popularité. Le premier est reconnu comme étant un vrai grand film qui marqua les esprit, et le second pour être l'un des pires films jamais sortis. Une chose est sûre concernant le cinéma de Shyamalan, c'est qu'il est le témoin de l'avènement puis la chute d'un grand metteur en scène. C'est tragique ...
"Sixième Sens" quoi qu'il en soit s'apprécie toujours à sa juste valeur. Je n'avais vu le film qu'une seule fois, et bien entendu j'avais été très surpris. Je craignais cependant de ne pas apprécier le second visionnage, étant donné que l'impact ne serait forcément plus le même. Pourtant force est de constater que le film regorge de détails qu'il est très intéressant de relever tout au long du développement de l'histoire (même si on se sent un peu con de n'avoir rien remarqué la première fois !).
J'ai toujours trouvé personnellement que ce qui faisait la grande force des grands films de Shyamalan, c'était le temps. Le temps est un facteur essentiel dans le développement de ses films, le réalisateur prend le temps de poser sa caméra pour raconter son histoire, mais surtout pour mettre en place une ambiance et mettre en abîme l'intrigue pour mieux surprendre son public. Ce procédé est à son paroxysme ici. La tension est distillée subtilement, et grimpe jusqu'à l'instant clé du dénouement final, totalement inattendu.
A la fois généreux et très subtil, le film s'avère être un thriller fantastique à la fois palpitant, et émotionnellement puissant. Bruce Willis porte l'ensemble sur ses épaules, et se révèlent très convaincant dans ce rôle pourtant si atypique dans la carrière du comédien. Il s'illustre très bien dans ce registre dramatique. Le jeune Haley Joel Osment est quant à lui une vraie révélation grâce à ce film, l'acteur est très tendre mais sait aussi faire passer beaucoup de tension. Son visage est un canal parfait pour faire passer toute sorte d'émotions. Toni Collette est également tout à fait juste dans le rôle de cette maman désemparée face à ce petit garçon qu'elle aime profondément mais qu'elle ne comprend pas.
Pour finir il faut aussi souligner la bande-originale exceptionnelle du très grand James Newton-Howard, le compositeur sait donner de la teneur aux scènes grâce à sa musique. Il est aussi à l'aise quand il s'agit d'illustrer la tension présente à l'image, ou bien les instants plus tendres et dramatiques. Un excellent compositeur qui malheureusement se fait éclipser par Hans Zimmer à qui il n'a rien à envier.
C'est donc un film très poignant, fort et surtout surprenant que propose ici le réalisateur Indien, il traite le sujet des fantômes de manière atypique et convaincante. A la fois émouvant et bouleversant, un très grand film qui mérite d'être vu ne serait-ce que pour son dénouement bien sûr, mais aussi pour tout ce qui le précède.