Dans le magasin des tueurs improbables et inattendus on pourra désormais ranger pas loin du pneu de Rubber , du frigidaire de The Refredgirator ou la perruque de The Wig le pantalon de Slaxx film canadien de Elza Kephart présenté au festival de Gérardmer 2021. Un concept un peu barré pour un film qui malheureusement taille bien trop petit pour venir épouser avantageusement les formes plutôt généreuse de son sous texte revendicatif.
Slaxx c'est donc l'histoire de Libby qui vient tout juste de se faire engager dans une boutique de mode tendance. Alors que toute la boutique prépare le lancement d'un nouveau jeans éco bio éthique et révolutionnaire, un des pantalon en question prend vie et commence à trucider le personnel de la boutique.
Slaxx est une petite comédie horrifique pas vraiment désagréable à suivre mais qui semble ne jamais trouver le juste ton pour transcender son concept de pur divertissement, pas plus que pour mordre à pleine dents rageuses dans les divers dénonciations inhérente à son récit. L'idée originale et amusante du pantalon tueur en série n'offre finalement pas trop de perspective à son réalisateur en matière d'humour et surtout de meurtres et le film tombe vite dans une certaine routine à faire disparaitre les uns après les autres les employés de la boutique au contact du falzar. Et si l'on pourra saluer une louable volonté de donner au film du fond (de culotte), les différentes thématiques brassées en surface ressemblent finalement plus à une caution de respectabilité qu'à une rageuse et féroce remise en questions. Slaxx s'amuse mais ne dézingue jamais avec force le microcosme pédant des boutiques de prêt à porter, l'industrie du textile pseudo-éthique et toute son hypocrisie, les tendances bio-greenwashing ou la suffisance superficielle des influenceuses de Youtube. Alors bien sûr le film a le mérite d'aborder ses nombreux sujets mais le discours de Slaxx reste dans un ventre mou alors qu'il aurait fortement gagner à rentrer plus violement dans le lard de ses combats. Pas assez féroce et sarcastique pour être drôle, trop moralisateur et didactique pour être subtil, la bonne morale de Slaxx finira par s'écrire plein écran en lettres de sang plutôt que de pousser plus loin le curseur d'une représentation symbolique et métaphorique montrant la révolte des invisibles et des exploités.
Techniquement Slaxx est un film propre mais sans fulgurance, et toujours dans cette sensation d'entre deux permanent le film de Elza Kephart nous propose une gentillette comédie horrifique qui n'exploite jamais l'aspect claustrophobique de son huis clos, pas plus que la folie douce de son improbable pitch. Moyenne également l'interprétation globale du film dont on ne retiendra finalement que le charme de Romane Dennis dans le rôle de Libby car pour le reste aucun des personnage de Slaxx n'existe vraiment à l'écran.
Slaxx pouvait sans doute prétendre à mieux , même si le film n'a pas d'ambition XXL il taille bien trop petit pour n'être que médium et ses coutures un peu trop visibles trahissent un vrai manque de finesse dans l'exécution.