Snow Shark n’a pas de budget, ça se sent. L’ennui guète toujours, mais quelques rares scènes font ri
Les requins, oui, on en a à toutes les sauces, chez un peu tous les éditeurs et boites de prod, avec plus ou moins du talent, mais surtout moins. Mais Syfy, The Asylum ou NU Image (bien que moins actifs aujourd’hui) peuvent trembler, car ils ne sont plus les seuls à donner dans le concept débile. Les requins, on en a eu dans l’eau, dans les lacs (Swamp Shark), dans les tornades (Sharknado), le sable (Sand Sharks), même à Venise (Shark in Venise) ou croisé avec une pieuvre (Sharktopus), mais à présent, c’est un petit réalisateur (mais également scénariste, acteur et directeur de la photo) qui s’y met, avec le requin des neiges : Snow Shark. Le coupable ? Sam Qualiana, connu pour… rien, mais pour l’anecdote, il est réalisateur de seconde équipe sur The Amazing Spider-Man 2. Pour son Snow Shark, il est donc présent à tous les postes importants, et en plus, détient le rôle principal. Mais passons aux choses sérieuses. Snow Shark nous conte la légende du requin des neiges, qui, excepté sa grande vitesse pour sortir de la neige et y repartir, est un requin tout à fait normal. Le budget du métrage pour nous mettre la bête à l’image ? 7000 petits dollars. On se doute bien qu’avec un tel budget, la bête sera peu présente, et on craint même le pire avec des effets numériques bas de gamme. Bien vu pour le premier point, mais faux pour le second point. Pour les attaques de la bête, un simple requin qui ne semble pas franchement numérique, mais peu animé, ce qui se soldera par un montage très cut lors des attaques. Les giclées de sang seront très nombreuses, et quelques scènes feront bien rires.
Malheureusement, ces scènes se font rares, budget extrêmement serré oblige, le film sera avare en attaques, et tentera de combler le tout par des scènes de dialogues souvent très longues pour amener la durée aux pénibles 1h19. Des dialogues bien entendu assez convenus et dits sans grande conviction par des acteurs peu concernés par les événements. Certains joueront de manière bien trop appuyée pour jouer la peur, alors que d’autres ont l’air de juste vouloir terminer leurs scènes rapidement pour passer à autre chose et reprendre le cours de leur vie. Triste constat, surtout lorsque les scènes s’étirent parfois sur cinq à six minutes, et n’apportent strictement rien au récit (comme cette scène dans le bar vers le final, qui ne fait que casser le rythme qui commençait finalement à démarrer). La réalisation ne va pas aider, la caméra étant souvent fixe, les plans peu ingénieux (malgré un ou deux plans qui sortent du lot par moment), et la photographie assez terne et peu travaillée, donnant un gros aspect de film de vacances entre potes au métrage. C’est dans ces cas-là que l’on remarque finalement la grosse différence entre ses tout petits produits et une production Syfy calibrée pour la télévision.
Moralité, dans Snow Shark, on s’ennuie plus qu’autre chose, car à part la scène d’ouverture (ultra cut, où on ne voit pas grand-chose, mais où on apprend que le son du requin des neiges ressemble au son du trafic Parisien), son final et une petite scène mi-parcours, on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Quelques rires grâce au meurtre en vue subjective (enfin, caméra dans la gueule du requin) du père noël, ou dans la capacité des personnages à se tuer entre eux, quelques giclées de sang XXL où des acteurs qui simulent le recul des armes à feu même quand il n’y a pas de détonations, et c’est la fin, Snow Shark s’oublie aussi vite qu’il a été vu, mais aussi mauvais et long soit-il, son expérience reste plutôt bonne si on le compare aux carnages effectués par la boite Tom Cat, comme Jurassic Shark ou The Amazing Bulk, du grand cinéma quoi. Long, pas franchement drôle, pas passionnant non plus, Snow Shark est indéniablement le bas du panier, ça frise souvent l’amateurisme total, mais ça peut se regarder d’un œil discret (en faisant autre chose en même temps).