Expendables: unité télévisée
Difficile de ne pas voir en Soldiers of Fortune, le pendant télévisuelle du blockbuster The Expendables. Seulement la comparaison s’arrête là tant il existe un monde (une classe) d’écart entre les deux. Bien conscient de cela, le téléfilm mise tout sur l’humour dans une partie qui sera le seul fait notable du long-métrage de Maksim Korostyshevsky.
Tout débute avec une mission… comment dire poliment… ridicule. Avec ces talibans équipés de fausses barbes, d’une réalisation à ras les pâquerettes et de répliques directement sorties d’un nanar nous confirme du statut du film. Oui, on est bien dans un nanar pur et dur du coup, on a un peu de peine pour Christian Slater qui tente de remonter le niveau en composant un has-been désavoué par son gouvernement (parce qu’il a désobéi aux ordres et sauvé son meilleur pote, vous voyez le genre – un peu genre Schwarzy dans La Fin des Temps en moins alcoolo). C’est limite si je n’ai pas failli couper le film pour arrêter là le souillage de mémoire du pauvre Slater.
Heureusement le meilleur arrive avec un camp d’entraînement assez marrant. Un camp d’entraînement regroupant un casting bad-ass encore plus has-been que la plupart de ceux d’Expendables. Des mecs venus de la télé : Sean « Game of Thrones » Bean, Dominic « Lost » Monaghan (d’ailleurs, il est encore paumé sur une île ici, vraiment pas de bol, le genre de rôle qui vous poursuit toute une vie), Ving « Piranha 3DD » Rhames, James « 24 Heures Chrono » Cromwell aka la seule personne au monde que Jack Bauer peut appeler papa, Freddy « Six Feet Under » Rodriguez (série où il a d’ailleurs pu donner la réplique à James Cromwell). Pour le méchant, on a Colm « Hell On Wheels » Meaney.
Bref durant ce passage, tout le monde se balance des vacheries et joue à la racaille. C’est marrant mais ça ne va jamais haut (on est loin du Chuck Norris Fact dans Expendables 2). On sourit, on rigole parfois mais tout finit par devenir assez lourd et on bascule vers l’action. Bon, ben là, il n’y a rien à en tirer surtout vu le budget, c’est ridicule, filmé de manière pourrie, les répliques sont mauvais à un point, les acteurs peu convaincants. Heureusement, on peut compter sur l’acte de bravoure de James Cromwell pour s’extasier un peu et sur Sean Bean toujours impeccable. Le combat final arrive (bouclé rapidement et sans classe) puis le générique se déroule. Ouais, ce n’est pas exactement une heure et demie de perdue mais elle n’est certainement pas gagnée.
J’ai tout de même apprécié l’effort pour rendre les gunfights un minima crédibles en affichant les impacts des balles sur les cascadeurs à coup de gerbes de sang. Ce qui permet d’échapper au pire.