Après l'expérience délicieuse et déroutante d'"India Song", Duras remet cela avec un film plus extrême, plus provocant encore, cherchant à briser définitivement le pouvoir de représentation du cinéma. "Son nom de Venise" est en effet très radical, difficilement accessible, et qui doit se voir dans la continuité d'"India Song" pour pouvoir prendre sens. En filmant les lieux vides du château Rothschild, en éradiquant tous ses personnages et en apposant à cette oeuvre la même bande-son (dans son intégralité!), Duras propose une réflexion intéressante sur la mémoire du film et la survivance des mots par rapport à l'image, attestant par là que, plus que cinéaste, elle est avant tout écrivain. Un film long, ennuyeux mais extrêmement intéressant et révélateur de la démarche durassienne et des thèmes qui lui sont chers (rapport à la mort, narration 'vagabonde', répétition, destruction...).
GwenDo
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le 21 oct. 2012

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