Pas déplaisant mais franchement bancal. Voici, s’il fallait faire une critique en quelques mots, ce qu’on dirait à propos du film de Julius Avery. Des films comme Son of a Gun, on en a vu par paquets de dix, avec l’apprenti criminel et sa relation complexe avec son mentor ainsi que celle avec la seule fille à laquelle il ne fallait pas s’attacher.
Côté interprétation tout d’abord, on ne s’en sort pas trop mal. Ewan McGregor bouffe la pellicule et laisse les miettes aux autres. Il est étonnant et fascinant en tant que braqueur charismatique et leader de son groupe. Derrière, la charmante Alicia Vikander fait du bon travail même s’il faudra qu’elle bosse sérieusement son accent d’Europe de l’Est. Le supporting cast, de son côté, est à la hauteur sans faire de merveille non plus. Le seul à être à côté de ses pompes est le jeune Brenton Thwaites dont le jeu d’acteur ne vaut pas un caddie. Certainement pas aidé pas ses dialogues niais lorsqu’ils ne sont pas inexistants, il peine à convaincre dans son rôle de mini-caïd et donne envie de le bizuter.
C’est finalement au niveau de l’écriture que le film se ramasse. Les relations entre les personnages sont honteusement bâclées. Ainsi, prenez l’exemple de nos deux tourtereaux: ils se rencontrent, se parlent deux fois et sont déjà prêts à risquer leur peau pour s’enfuir ensemble. Idem pour le jeune JR et son mentor: un coup ils sont potes et se font confiance et une scène plus tard l’un d’entre eux pointe son flingue sur l’autre sans que le changement d’attitude ne soit justifié.
Le scénario n’étant pas folichon, avoir des personnages aussi bâclés est un luxe que le réalisateur australien ne pouvait pas se permettre.
On reste loin de la catastrophe avec un film globalement sympathique, mais il y a tant de choses à améliorer que la sortie en DTV ne parait pas scandaleuse. On retiendra l’interprétation de McGregor et quelques scènes pas trop mal amenées, mais guère plus.