Ce qui suit est ce que j'ai réussi à comprendre de ce film que j'ai vu au total hasard.
Il commence par un jeune homme noyant dans un marais une énorme jeep, sorte d'ancêtre de SUV. Il a le temps d'en sortir car elle s'enfonce très lentement. J'ai crains un film sur un survivaliste ou intégriste de l'environnement...puis il sort au dernier instant une belle urne noire dont il transférera vite les cendres dans un autre mini réceptacle, plus laid à mon goût, qu'il mettra bien sûr... sur une mini jeep télécommandée qu'il place à l'entrée d'un terrier d'où il la fait avancer jusqu'à ce qu'elle y disparaisse, mais il la dirige bien-sûr...bien au fond.
J'ai pensé à peut-être une allusion à Alice qui, quand elle voit un lapin blanc pressé, sans réfléchir, elle le suit dans son terrier. La voici au pays des merveilles...
Le terrier se révèle ici plus tard, celui d'un renard, si j'ai bien compris.
Les cendres ne sont pas d'une enfant ou parents mais de l'amoureuse du jeune homme noyant des jeeps.
Le style, la photographie et le couple dans ce décors de ferme et maison un peu bobos en plein belle nature m'ont rappelé la merveille que j'avais tant aimée: 'The ballad of Jack and Rose' de Rebecca Miller avec Catherine Keener, Camilla Belle et Daniel Day-Lewis.
Avec un veuf aussi.
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Je comprends enfin que ce jeune homme (un peu à tête de Joaquin Phoenix et d'Ed O'Ross en jeune, le méchant dans Double Détente) souffre énormément de son deuil: son amoureuse lui manque et il va passer tout le film à tenter de la retrouver...dans ses rêves.
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Le film alternera entre la réalité de sa ferme et le monde de ses rêves où il cherche sa dulcinée.
Sa réalité est qu'il vit en plein marais, dans des cabanes en bois et surtout une maison bulle...dans sa/la réalité, il rencontre aussi des sortes de braconniers et surtout bouilleurs de cru dont les procédures n'auraient pas déplu à certains de mes managers...ils surprennent leur collègue endormi sur le lieu de travail, il a sans doute bu de la gnôle qu'ils fabriquent en cachette dans cette campagne...et bien sûr, le chef demande à l'autre sbire docile de lui enfoncer la bouteille dans le cul, car il va "mettre ça sur youtube pour lui apprendre une leçon et pas le refaire"...un management pédagogique.
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J'avoue que si je me suis accroché une bonne heure avec passion, j'ai eu plus de mal la seconde heure encore plus space...le jeune homme prend des champignons pour augmenter ses chances de voyages dans ses rêves et trouver sa Juliette ...le spectateur en aurait bien besoin pour le vivre dans une sorte de séance et projection en Odorama, 3D et 4D avec distribution de pilule et champignon à rêves aussi.
Dans le mondes des rêves, ils rencontrent les créatures et peuple du marais: des sortes d'intermittents échappés de Jabberwocky de Terry Gilliam ou son Bandits Bandits
avec bien sûr...un nain.
Peter Dinklage (celui de Games of Thrones) s'affligeait déjà en 1995 que des nains soient dans des rêves pour les rendre plus "bizarres" ou pour rappeler qu'on est "dans un rêve".
Dans 'ça tourne à Manhattan' de Tom DiCillo, Dinklage se mettait très en colère contre le réalisateur pour avoir à jouer un nain dans une séance de rêve..."pourquoi? qu'est ce qu'il y a de si bizarre avec les nains? Rêvez-vous à des putains de nains?"...faisant sans doute allusion au Twin Peaks ou autres de David Lynch de 1991 et ses nains dans scène de rêves:
"...même moi je n'ai pas de nains dans mes rêves...oh! on fait dans le bizarre alors on va mettre un nain...et le spectateur se dira "oh oh oh ça c'est un rêve puisqu'ils ont mis un nain qui danse ou qui sourit..." crie Peter Dinklage à Steve Buscemi en 1995.
En 2021, le nain du rêve ne danse pas ou "n'éclate pas de rire", mais il joue du violon dans une cage suspendue, son visage tout blanchi et sa bouche maquillée en celle du Joker mais en noir...ça change tout.
Le tout lors d'une scène de banquet, entourée de fumigènes.
La maison bulle du veuf devient alors un peu dôme du tonnerre car elle est entouré de zazous habillés comme ceux de Tina Turner (...le Mad Max où il y avait aussi un nain).
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Si je n'ai pas été fan de cette scène de banquet , elle est suivie par une merveille qui marque la rétine (à1h46): j'ai d'abord cru voir une version de la marquante flasque de 'Prince des ténèbres' de John Carpenter (et son mémorable "mystérieux cylindre de verre contenant un liquide vert tourbillonnant.")... ici, c'est un superbe plan sur un cylindre géant rouge de lumières en rayons rouges, en plus grand que chez Carpenter, d'où émerge notre veuf tout nu. Une renaissance?
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J'ai bien aimé mais pas trop compris que le veuf utilise l'aide d'un enfant...
...à qui il offrira un disque en bois, qui ne fonctionne que dans les rêves (façon Gondry?).
L'enfant lui redonne le moral avec de jolis fruits. Moi, c'est le chocolat...