Je m'attendais à pire, donc je ne suis pas trop déçu

C’est toujours un pari risqué d’adapter un jeu vidéo dans le domaine cinématographique, surtout quand le jeu en question est iconique et qu’une horde de fans est à l’affut du moindre défaut pour en faire un reproche. Très honnêtement, Sonic le Film sentait très mauvais. Les retards intempestifs et surtout, ce premier design... que l’on ne qualifiera pas ici pour rester poli. Bref, Sonic avec l’air d’un film rafistolé à la dernière minute que les studios avaient envie de vite se débarrasser. C’est dire, même l’illustre Jim Carrey est sorti du tournage dubitatif (même ce n’est pas la première fois qu’il critique le film dans lequel il joue).
Et pourtant, ce serait hypocrite de dire que Sonic est désagréable à regarder. Disons qu’on ne passe pas un mauvais moment, mais ce n’est pas non plus une réussite. En fait, j’ai un avis à double-tranchant. Je ne suis pas un fan de l’univers de Sonic, mais je trouve ça quand même dommage que le film exploite si peu les caractéristiques de la licence vidéoludique. Parce qu’honnêtement, Sonic a un univers à lui, une floppée de personnages et des décors qui ne se limitent pas forcément à Green Hills. Du coup, se retrouver face à un film qui n’utilise que deux personnages et demi (no spoil) du jeu vidéo, il y a quand même de quoi trouver ça dommage. Cependant, comme un ami me l’a fait remarquer, le film est truffé de clins d’œil à la saga Sonic qui prêtent souvent à sourire. Mais même si vous êtes un fan absolu de la saga, il y a des choses qui seront difficiles à digérer.
Déjà, il y a la caractérisation des personnages. Si vous pensiez retrouver le Sonic des jeux, ce hérisson bleu courageux, parfois arrogant et qui pète la classe, passez votre chemin. Ici, Sonic est plutôt un jeune enfant qui découvre le monde et qui se montre parfois maladroit. Alors oui, sur certains aspects, cette version de Sonic est assez touchante, à accorder au mérite du film. Il s’attache à la Terre, se sent seul et recherche des amis, …
Ensuite, il y a Dr Robotnik, interprété par… Jim Carrey. A vrai dire, la caractérisation du personnage est là. Un personnage éminemment intelligent, arrogant et tyrannique persuadé de sa supériorité et qui porte plus d’intérêt à ses machines qu’aux vies. Mais c’est Jim Carrey, ce qui veut dire, grimaces en tout point, gesticulations complètement décalées et Emmanuel Curtil au doublage irrésistible (c’est complètement par hasard que je me suis retrouvé dans une séance VF, ce n’est pas si mauvais). Donc voilà, pour peu que vous appréciiez l’humour de Jim Carrey, ce Robotnik se révèle finalement assez sympa. C’est un mix entre le Robotnik du jeu et le style Carrey et ce n’est pas désagréable.
Bon après le reste, c’est une histoire plus que banale sur un héros poursuivi par un méchant, qui doit traverser les Etats-Unis et qui sur son chemin, va suivre des péripéties et se faire des amis. Tout ce qu’il y a de plus banal dans le blockbuster type américain. Mais ici, le film sait user les quelques caractéristiques du personnage de Sonic pour créer des situations un tant soit peu divertissantes (toute la partie dans le bar qui reprend beaucoup du Vif Argent des X-Men mais qui reste marrante à suivre quoique que complétement incohérente). Les scènes de vitesses sont à l’inverse vraiment bonnes. Notamment dans la dernière demi-heure qui elle, en revanche, est vraiment cool et qui a des réelles idées de mise en scène et certains visuels qui claquent.
Après voilà, ne vous attendez pas à du grand cinéma américain. C’est un film lambda extrêmement générique qui sait se montrer divertissant mais qui, à mon goût, n’utilise pas assez l’univers de Sonic. Bref, on ne passe pas nécessairement un mauvais moment, mais ce n’est pas non plus excellent, ça se regarde juste.