Les ingrédients d'un chef d'oeuvre...

Soul présente d’indéniables qualités : une photographie qui, par sa luminosité et son choix des couleurs, séduit le regard et créée une atmosphère de nostalgie ; une mise en scène originale, ponctuée de rebondissements inattendus ; une musique qui élève l’âme ; enfin, une mise à découvert progressive de la leçon philosophique qui se dégage de la narration. Malgré ces points forts, le film atteint-il son objectif ? Pas tout à fait.
Censé toucher tous les publics, il traite de sujets élevés (la mort, le bonheur, le sens de la vie) à travers une narration complexe et conceptuelle, ce qui le rend d’un accès difficile pour les enfants et même les adolescents. Tout au long du récit, les personnages principaux changent de corps, de voix et de but, en oscillant entre la terre et l’au-delà : désincarnés et indéterminés, ils sont peu attachants, ce qui empêche l’identification du spectateur et prive de force émotionnelle la leçon philosophique que le film s’efforce de faire passer. Enfin, le dénouement, dédramatisé, dessert le message lui-même et s’accorde peu avec la gravité du sujet traité. Un film plaisant et profond, donc, mais dont l’idée directrice souffre d’un traitement parfois laborieux et d’une mise en œuvre souvent trop rapide. Dommage.