Oui, Soul Man, sous ses dehors de comédie, et malgré sa mise en scène typiquement eighties, est un BON film.
Pour au moins deux raisons : un rythme sans aucun temps mort, et surtout, un petit scénario très bien ficelé, bien monté, et qui tient habilement la baraque.
Bien sur, le cahier des charges ne pouvait faire l'impasse sur les situations burlesques d'un blanc devenu noir par ingestion massive de pilules auto-bronzantes. Dixit le match de basket qui tourne au fiasco, la présentation des pièces d'identité au flic zélé, ou encore la visite impromptue des parents qui ne savent rien des manigances du fiston...
Mais derrière la petite gaudriole, Soul Man est surtout un film d'apprentissage ou le faux-noir se trouve confronté à des problèmes de vrai noir. En cela, il peut commettre le petit miracle d'éveiller - de façon originale - certaines consciences sur le délicat sujet du racisme. D'accord, ce n'est pas d'une grande subtilité, mais l'enfant que j'étais avait adoré ce film, et l'adulte que je suis l'a revu avec un plaisir constant.
Enfin, si le jeune C. Thomas Howell a pour lui son charisme et dynamisme des 20 ans, toute la "credibility touch" de Soul Man, en revient surtout à l'immense James Earl Jones, dans la peau d'un roide professeur de Droit Criminel.
Finalement, l'alchimie d'un bonne histoire et de ses interprètes, font que Soul Man a plutôt bien passé les décennies, au point même d'en devenir émouvant à mesure que l'histoire avance. Et surtout, à ma connaissance, de ne pas avoir de film à la trame équivalente qui lui ferait de l'ombre.
Autrement dit, une pièce unique, au bon goût vanille-chocolat...
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.