Scénario (Intégral du film.)

Pendant que le jeune abbé Donnissan (joué par un Gerard Depardieu bientôt quadragénaire) a des doutes métaphysico-philosophiques sur sa foi, la jeune "adolescente" Mouchette tue un de ses amants après une discussion metaphysico-philosophique et se confesse métaphysicophilosophiquement à un autre qui ne la croit pas.

Une nuit Donnissan traverse trois champs, tombe sur le diable et a une discussion metaphysico-philosophique avec lui. Il se réveille, croise Mouchette et bien qu'ils ne se voient que pour la première fois du film, il lui fait un sermon métaphysico-philosophique sur sa vie. Celle-ci le prend de façon métaphysoco-philosophique et se suicide. Donnissan réagit bizarrement en allant porter le cadavre et le poser sur l'autel de l'Eglise. La famille le prend plutôt mal.

Des années plus tard, Donnissan doit aller au chevet d'un enfant malade. En arrivant il apprend qu'il est mort, ce qui le pousse à une crise métaphysico-philosophique. Comme il est un peu vénère, il ressuscite le gosse. Apparemment, ressusciter les gosses ça doit être super usant, parce qu'après ça, Donnissan se sent tout faible (alors qu'il a le corps de Depardieu) et meurt dans son confessionnal.

Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel" version "un réalisateur = un film"

En tant que sujet d'étude :

Sous le soleil de Satan est le film j'ai pris afin d'étudier le cinéma de Maurice Pialat un réalisateur dont je n'avais vu aucun film.

En fait, je devais voir "Nous ne vieillirons pas ensemble" mais j'ai préféré celui-ci à cause du fait qu'il soit hué par la critique lorsqu'il a reçu la Palme d'Or en 1987. Pialat y avait dit : « Je ne vais pas faillir à ma réputation : je suis surtout content ce soir pour tous les cris et les sifflets que vous m'adressez. Et si vous ne m'aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus. »

Président du jury cette année là, Montand avait comparé alors Pialat à un réalisateur exigeant comme Godard ou Resnais. De leur côté les journalistes parlaient d'un film ennuyeux, qui confond profondeur et prétention. D'autres parlaient de copinage. Un des présidents du jury a dit que la polémique avait du bon, parce que les gens iront se faire une opinion sur le film. Donc, moi.

J'arrête la partie "objective" ici, parce que le reste sera subjectif. Je n'ai VRAIMENT pas aimé ce film.

Mon avis personnel :

C'est le premier film du Pialat que je vois et ça sera le dernier. Parce que tu sais quoi, Pialat, moi non plus je ne t'aime pas.

J'aime déjà pas ta façon de jouer et de faire jouer tes acteurs : on dirait qu'ils récitent un texte appris par coeur, qu'ils sont en train de faire du théâtre. Et de tous c'est toi le pire. On ne te sent jamais une seconde investi dans ton rôle.

J'aime pas ta façon de filmer : en intérieur on dirait un téléfilm, en extérieur c'est des champs filmés en rase motte histoire qu'on ne voit pas un poteau électrique (le film est censé se passer au début du siècle / entre-deux-guerres.) Au moins tu fait (enfin, ton chef op fait) des jolies nuits américaines.

J'aime pas ta façon de filmer les dialogues, avec ces acteurs qui parlent sans se regarder. J'aime pas ton austérité, tes cadres serrés, tes économies de plan. J'aime pas savoir si c'est fait exprès ou si c'est juste filmé comme ça parce que tu sais pas faire autrement. La mort d'un personnage ou la résurrection d'un autre est filmé de façon la plus détachée. Tu as quand même réussi à filmer la résurrection la plus OSEF de l'histoire du cinéma.

Et surtout, j'aime pas ta façon d'écrire un scénario. Avec des gens qui ont des longues tirades soit disant philsophiques mais qui sont tellement mal placées. Et des scènes qu'on explique jamais. Et une Mouchette qui est sans cesse en train de dire "oui" et "non" à la personne qu'elle a en face d'elle sans qu'on comprenne si t'es en train de filmer un personnage ou une caricature de personnages.

J'ai fait un an de philosophie, les thèmes chrétiens, le mysticisme c'est un truc que j'aime bien. Et là, non, c'était ennuyant de bout en bout. L'histoire entre une meurtrière et un prêtre littéralement hanté par le mal ça devrait être un point de départ fascinant, non ?

Enfin, c'est pas normal que je comprenne les grandes lignes du scénario en lisant wikipédia, comme le fait que Donnissan comprenne qui est Mouchette et ce qu'elle a fait parce que Satan lui a envoyé un songe. Surtout qu'on est pas dans un film cryptique, c'est censé être juste la trame du scénario.

Je te pardonne parce que tu es mort. Mais nous deux, c'est fini. Parce que le cinéma, c'est comme une relation de couple : si l'un des deux s'investi pas dans ce que fait l'autre, ça sert à rien. Et sincèrement, j'ai pas vraiment l'impression que tu avais envie de t'intéresser à moi.

le-mad-dog
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Rattrapage culturel : Un Réalisateur = Un Film

Créée

le 8 nov. 2022

Critique lue 1.2K fois

11 j'aime

8 commentaires

Mad Dog

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

11
8

D'autres avis sur Sous le soleil de Satan

Sous le soleil de Satan
Grard-Rocher
8

Critique de Sous le soleil de Satan par Gérard Rocher La Fête de l'Art

En 1926, dans le bourg de Campagne, au nord de la France, le curé-doyen l'abbé Menou-Segrais décide de prendre sous sa coupe un jeune séminariste, abbé Domissan. Pour arriver à sa fonction ses...

47 j'aime

17

Sous le soleil de Satan
Ligeia
7

Du spirituel dans le concret...

Et vice versa.Au départ le titre un peu grossier m'a fait peur et le sujet d'un homme torturé par la perte de sa foi ne me disait pas plus que ça. Finalement, j'ai vite été séduite en premier lieu...

le 22 nov. 2012

24 j'aime

6

Sous le soleil de Satan
elodiemeillac
4

Difficile de représenter Satan...

J'ai vu ce film dans un contexte particulier. Ayant lue et relue l'oeuvre de Bernanos pour les cours, l'ayant étudiée aussi, je n'étais pas vierge face au film. Dans le livre, bien que je n'ai pas...

le 9 nov. 2014

19 j'aime

2

Du même critique

Un chien andalou
le-mad-dog
8

Arrêtez de dire que vous ne comprenez pas ce film !

Un Chien Andalou faisant parti d'une liste de films à voir qu'avait ma copine, je l'ai donc revu. Et c'est limite un passage obligé dans les études sur le cinéma. (Le film était gratuit sur YouTube à...

le 12 janv. 2023

91 j'aime

Blow-Up
le-mad-dog
5

Antonioni ou la métaphore du mime qui fait du tennis !

Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel version....heu.... non...." En fait, il ne fait partie d'aucune de mes listes de rattrapage de films. Bizarre, j'étais certain qu'on me l'avait...

le 22 oct. 2016

54 j'aime

6

Le Dernier Tango à Paris
le-mad-dog
1

Réaliser son fantasme en détruisant la vie de sa comédienne.

Ce film m'a énervé ! Et pour le coup, je m'aperçois que celui-ci m'a presque autant énervé par ses intentions de réalisation que par son propos lui même. Du coup, au lieu de faire une partie...

le 7 sept. 2023

54 j'aime

4