Sous les étoiles de Paris se la joue Hugo Cabret (Martin Scorsese, 2011) et entend habiller son discours social de la forme du conte, détourne hélas la misère humaine par une représentation artificielle qui l’écrase, l’aseptise et la dénature. Un paradoxe s’observe : la fable a des semelles de plomb, utilise les gros sabots de la réconciliation et du raccord à l’espérance pour orchestrer une variation autour de l’esprit de Noël ; le sujet, quant à lui, donne lieu à une légèreté drolatique tant l’interprétation voulue « performance » de Catherine Frot échappe à toute authenticité par ses excès. Voilà un rôle qui ne lui sied pas du tout, mauvaise caricature d’un Michel Simon dans Boudu sauvé des eaux (Jean Renoir, 1932). La métaphore du migrant comme cadeau de Noël achève de susciter un profond sentiment de malaise, sinon d’écœurement.