X
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le 10 déc. 2017
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Une cité, une sortie de prison, la figure paradoxale d’un sage du crime, proche et distant à la fois. Jean Michel Correia signe avec Sous X un film éminemment personnel sur la banlieue, la pluralité de ses codes et de ses vices.
C’est dans les Hauts-de-Seine (92), plus particulièrement à Châtenay-Malabry que l’action de ce Sous X se déroule. Un environnement que Jean Michel Correia, réalisateur, acteur et scénariste à la fois connaît bien pour y avoir grandi. Son scénario, c’est l’histoire de sa vie, en gros traits bien sûr. Celle d’un braqueur, Jean-Jacques, tombé à l’ombre pour 9 ans. Le temps pour lui de sauter une génération et de redécouvrir une banlieue qu’il a quittée abruptement. Mais a-t-elle réellement changé en presque une décennie ?
Jean-Jacques, le spectateur ne le lâchera pas d’une semelle. Ses yeux, son parcours, ses actions deviennent le prisme de visibilité d’une banlieue traitée comme elle est. Ni plus, ni moins. Les 100 minutes de Sous X sont faites de rencontres, de transformations parfois, d’immobilismes souvent. Certains ont grandi, certains ont grossi, certains ont vieillis, certains sont morts. Tous perpétuent des cycles de vie, des habitudes, bonnes ou mauvaises. Aux fêtes et soirées chaleureuses s’intercalent, presque simultanément parfois, les vices, les histoires de jalousie, de turf, les délits et les assassinats. En ressort une légitimité à féliciter de la part de toute l’équipe du film, de son protagoniste comme des seconds rôles et figurants, aux dialogues finement ciselés (on note aux passages quelques punchlines bien senties) et aux interprétations impeccables.
Sous X ne constitue pas, heureusement, une simple carte postale des cités de l’ouest parisien. Jean-Jacques est divisé, selon la bipolarité transversale à tout le film, entre la réinsertion souhaitée par sa famille, et les tentations d’argent facile de son ancien réseau. Le tout complexifié par les liens de loyauté avec ses anciens camarades de braquage, tout comme l’apparition de Meryam, son ex (Anissa Allali) et une jeune Belge au profil opposé à celui de Jean-Jacques (Mariama Gueye).
Pourtant, si Sous X excelle dans la peinture affective qu’il dépeint de la banlieue, le métrage s’égare souvent dans la construction de son scénario. A trop s’accrocher sur les pas de son personnage principal, il en cantonne le réseau d’individus secondaires en une somme d’adjuvants parfois drôles, parfois porteurs de valeurs, parfois antagonistes, mais qui ne font pas avancer le propos. Trop souvent, que ce soit lors des deux romances parallèles de Jean-Jacques ou durant la recherche de ses géniteurs biologiques, Jean Michel Correia soulève des points qui lui sont chers, mais qui tombent comme un cheveu sur la soupe d’une intrigue dont ne connaît jamais véritablement l’état de progression. Dès lors, le spectateur manque de repères et est souvent en ballotage entre une ribambelle de thèmes qui sont traités en superficialité.
Jean Michel Correia a souhaité travailler à l’affectif. Ça se voit, ça se sent, et force est de constater que le résultat est d’une honnêteté désarmante. On ne peut que saluer la volonté de traiter de la banlieue autrement que par la négative, autrement que par la comparaison constante avec l’intra-muros. Pourtant, à essayer de caser l’intégralité de ses expériences personnelles, Correia se noie aussi parfois dans des intrigues secondaires qui ralentissent l’action générale du film. De fait, le risque est de considérer Sous X, si on se place dans le camp de la mauvaise foi et des interprétations fallacieuses, comme l’exact opposé du vœu pieux de son réalisateur : la confirmation d’une vision immobiliste et fataliste de la banlieue, soumise pour l’éternité à vivre par les déchirures et par le sang.
Créée
le 17 nov. 2015
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Ça partait d'une bonne intention. L'histoire de Sous X avait de quoi me toucher sur le plan personnel, et je suis tombée dessus complètement par hasard, sur l'une de ces chaînes Orange sur...
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