C’est la seconde réalisation de Sophie Dupuis après la réussite Chien de Garde en 2018. Elle en a aussi écrit le scénario. Souterrain a remporté quatre prix au Gala Québec Cinéma, l’équivalent des César au Québec, pour le meilleur scénario, le meilleur acteur de second rôle (Théodore Pellerin), la meilleure photographie et le meilleur son.
Comme son nom l’indique, l’histoire de ce film va nous conduire sous terre, plus précisément dans une mine. Il faut savoir que c’était la première fois qu’un film canadien se tournait dans une vraie mine. Pour l’occasion, la plupart des figurants étaient de vrais mineurs, apportant une touche d’authenticité. Un milieu que connaît bien Sophie Dupuis. Elle a grandi dans la région minière et industrielle du Val-d'Or, au Québec. Toute sa famille a travaillé dans les mines. Ce drame va donc nous permettre de découvrir la vie des mineurs.
L’originalité d’être dans la mine n’est pas exploitée à fond. On aurait aimé en voir un peu plus. Il y a un déséquilibre avec la surface qu’on voit beaucoup plus. Cela se ressent, car ses parties sous terre sont tout simplement géniales. Elles sont une valeur ajoutée fantastique. Dedans, nous sommes en totale immersion. On ressent bien ce qui peut se passer dans la tête d’un mineur des dizaines de mètres sous la surface.
Cette expérience peut s’approcher d’un style “tranche de vie” surtout en ce qui concerne Maxime. Entre ce qui arrive à l’intérieur de la mine, et ses problèmes personnels, son cas va intéresser. On se laisse porter par cet homme. Il faut tout de même un fil rouge un peu plus consistant pour tenir l’attention tout du long. Cela sera le cas à travers l’histoire de Julien devenu handicapé après un accident. Ce qui tourne autour de ce drame va ajouter la force qui était nécessaire. Il manque cependant quelques passages plus marquants pour donner une autre dimension à Souterrain.
On est surtout porté par des personnages qui ont un véritable charme. Maxime est touchant par sa manière de vouloir tout porter sur ses épaules. Il veut être le meilleur tout en se rattrapant pour ce qui est arrivé à Julien. Joakim Robillard est très fort, mais il faut reconnaître que c’est Théodore Pellerin qui brille le plus. Son interprétation d’un homme en situation de handicap est impressionnante. On a aussi le plaisir de revoir Guillaume Cyr connu en France dans Nos jours heureux. Le bémol au niveau du développement des protagonistes va être sur le père de Julien. On sent qu’il n’est pas assez exploité malgré son haut potentiel émotionnel.