Quoi de neuf docteur ? Sache qu’aujourd’hui, le voila, LE film que tu attends et il n’est pas neuf. 5 Février 1997, le plus grand basketteur de tous les temps et la collection la plus célèbre de personnages de dessin animé s’alliaient pour une aventure que beaucoup d’enfants des années 90 n’oublièrent jamais. Michael Jordan prête mains fortes à Bugs Bunny et ses amis menacés par des aliens voulant en fait leur esclave. Le match du siècle se prépare: Space Jam.
Quand le lapin le plus spécial rencontrait le basketteur le plus spécial
I believe I can fly I believe
I can touch the sky
I think about it every night and day
Spread my wings and fly away
Vous les connaissez par cœur ces paroles. Elles vous ont apporté du réconfort, laissé rêveur en les entendant la première fois, ont fait écho après que Christopher Reeves est réussi à vous faire croire qu’un homme pouvait voler. Elles résument à elles seules tout le bien que vous a procuré ce film qui aura rendu complètement dingue un paquet d’enfants à sa sortie ciné et VHS.
Après le succès en 1988 de « Qui veut la peau de Roger Rabbit » où acteurs se mêlaient à personnages dessinés à la main, les studios Warner, voulant eux aussi sortir une œuvre utilisant ce nouveau style esthétique et mettre bien plus en avant leur Looney Tunes intégrés en caméo dans « Qui veut la peau de Roger Rabbit », sortaient « Space Jam ». Mélangez l’humour d’Ivan Reitman, réalisateur et producteur des comédies les plus célèbres d'Hollywood à un dessin animé par ordinateur, incluez les vedettes du dessin animé de chez Warner, des acteurs Bankable tels que Bill Murray et en prime, faites de Michael Jordan la vedette de l'histoire, et vous avez Space Jam. Etes-vous prêts à assister au plus grand match de basket de l’histoire des Looney Tunes ?
Depuis 1962 en France, il attire un peu trop souvent les ennuis, garde toujours confiance en lui, repousse les coups du sort, affronte des adversaires 10 fois plus grand et plus forts que lui, se moque complètement du danger, brise le quatrième mur des fois de temps en temps, essaye de faire comme les humains, tant pis s’il les exaspère et les ridiculise puisque son but c’est de les aider : Bugs Bunny.
Pour lui, dans sa carrière, il a raté 9000 tirs, perdu presque 300 matchs, raté 26 fois le tir de la victoire alors qu'on lui faisait confiance, échoué encore et encore dans sa vie, il a réussit, a stupéfait les spectateurs avec ses exploits remarquables sur les terrains de basket, est apprécié dans le monde entier, et est devenu la star de basketball la plus connue et reconnue, j’ai nommé : Michael Jordan. Ces deux personnages dont le seul point commun est celui d’être apprécié du public, on va les allier le temps d’un film.
Tout le monde connait, adore, ou a adoré les personnages des Looney Tunes. Seulement, il fallait être né dans les années 80/90 et même encore plus en arrière pour saisir le niveau d’impact sur les fans se précipitant en salles pour aller voir « Space Jam ». Effet escompté à l'époque où Michael Jordan était adulé des enfants fans ou non de basketball, et où ces derniers ne rataient jamais les Looney Tunes diffusés le dimanche en fin d'après-midi en clair sur Canal + dans « Ca Cartoon ».
Première fois dans l'histoire des Looney Tunes que Bugs Bunny, Daffy Duck et cie ont droit à un film les mettant en scène. Pas d'assemblage d'épisodes de leurs aventures pour faire croire à un long métrage. Space Jam propose une vraie et longue histoire complètement barrée. Absolument tous les habitants du monde des Looney Tunes aura son quart d'heure de gloire, même votre/vos petit(s) préféré(s). Ivan Reitman sait de quoi il parle, connait les moindres détails constituant l'univers de ces cartoons et de la personnalité de chaque résident, continue grâce à une équipe d’artistes talentueux d’exploiter la technologie déjà révolutionnaire utilisée dans « Qui veut la peau de Roger Rabbit ». Nos héros de cartoon pour la première fois de leur carrière, prennent du volume. Rendu bluffant.
L'univers des Looney Tunes caché sous un terrain de golf sur notre bonne vieille Terre est censé, colle avec l'idée que l'on se fait de la vie quotidienne des Toons et en plus, il est bourré de nouveaux personnages tels que « Lola Bunny » (future fiancée logique de Bugs), « Smackhammer » un méchant alien, bavant, fumant le cigare (en plus il a la voix de Daniel Beretta) et ses « nerdlucks » passant de petits aliens verts au physique de limaces malades à des sortes de bad guy alien au physique d’action hero rebaptisés « Monstars ». Smackhammer qui ira jusqu’à voler le talent d’autres grands du basketball pour tenter de remporter le match de basket et ainsi faire des Looney Tunes ses esclaves pour son parc d’attractions.
-On a besoin de ton AIIIIIDDDDEEEE !
-Oui mais je joue au base-ball maintenant.
-Ouai c’est ça et moi je suis un grand acteur Shakespearien.
Ce matin, un lapin, a joué au basket
Sapristi saucisse ! Un stade virtuel rempli de 25 000 Toons en délire, Michael Jordan, Bill Murray et Wayne Knight seuls acteurs de chair et d’os se déplaçant parmi eux, les règles du basket malmenées, Space Jam, il faut la vivre l’expérience pour comprendre la raison pour laquelle les nostalgeeks en sont fou. Ce film dépasse tout ce que l’on peut imaginer, concrétisant nos rêves de gosse.
On a un match à jouer, donnez tout ce que vous avez ! Pendant une petite heure et demi vous allez rire, devenir un peu barjo, être sidérés et aurez la sensation de vous mêler à un match de basket pas comme les autres. Space Jam a pour objectif de rendre un vibrant hommage au basket et à la carrière de son héros. Pour ça, quoi de mieux que de faire un retour sur le parcours professionnel de Michael Jordan. Après la rétrospective intégrée en plein générique, présentation des protagonistes et antagonistes, placement de l’enjeu de l’histoire, arrivée dépaysante aux cotés de Michael Jordan au pays des Looney Tunes, première rencontre culte avec Bug Bunny, arrêt obligatoire pour un entrainement intensif jusqu'au jour J.
Space Jam c'est une musique au top (rock, rap cool, jazz), des personnages au top, des répliques et des gags hilarants recherchés, de l’émotion, des références énormes à la culture pop (mention à celle sur Pulp Fiction), des effets visuels sidérants alors que le scénario tient sur une demi semelle d'Air Jordan. Si possible, la plus petite des tailles.
Space Jam, qu’importe que son histoire soit si simpliste. Tout ce qui fait sa réussite c’est que dans son univers, on s’y amuse comme des gosses, on s’éprend des protagonistes voir des antagonistes, et, si on est du genre observateur, on remarque qu’Ivan Reitman a caché une petite leçon de vie par l’intermédiaire de Michael Jordan en personne. Pas d’âge pour changer de métier. Imaginez : vous êtes un basketteur en pleine gloire, reconnu dans le monde entier et vous voulez au bout d’un moment lâcher tout ça pour réaliser un autre de vos rêves d’enfant : devenir joueur de base-ball professionnel. Léger soucis : vous ne jouez pas aussi bien au base-ball qu’au basket. Oserez-vous casser votre image de légende? Repartir de zéro, affronter le regard des fans, Michael Jordan l’a fait.
Le basketteur/acteur n’est pas la seule star connue à participer à l’aventure. Charles Barkley, Patrick Ewing, Larry Johnson et Larry Bird, tous les quatre joueurs à la NBA répondent présent et jouent dans l’autodérision. Autres participations mémorables, Bill Murray en humain aussi arrogant que Bugs, envisageant de devenir joueur de la NBA, Wayne Knight soit Dennis Nedry qui, promis, ne nous taquineras pas avec son célèbre « Vous n’avez pas dit le mot magique » en assistant un brin collant. Juste après Sos Fantômes 1 / 2 et Jurassic Park, le choix d’intégrer dans notre histoire ces deux acteurs, c’est la cerise sur le gâteau.
Adulte, revoir Space Jam c’est sortir du tiroir son âme d’enfant et ranger cette part d’adulte responsable cherchant à trouver des explications plausibles à quelque chose d’imaginaire. 1h30 où la seule chose qui compte, c’est celle de sortir de son quotidien et s’apercevoir que Michael Jordan n’a pas prit la chose à la légère en participant au projet. Il a donné de sa personne jusqu’à partager un peu de sa vie intime brièvement remaniée pour l’occasion.
Je ne savais pas que Dan Aykroyd jouait dans ce film.
Au final, ne nous leurrons pas pour autant, deux crans en dessous de « Qui veut la peau de Roger Rabbit » pour son coté moins fun, drôle, riche et parlant aux spectateurs (et oui le basket y a des fans et y en a pas), Space Jam reste inoubliable tout de même. L’animation, la fluidité des mouvements, l’alliance bluffante entre acteurs et Toons, le travail sur les répliques et l’univers font de ce film un classique à voir et à revoir en famille. Et puis « I believe I can fly » !