Ayant participé à la mise en oeuvre de blockbusters comme Le diamant du Nil, Piège de cristal ou L’Arme fatale 3 en tant que directeur de la photographie, le jeune et novice professionnel Jan de Bont se glisse derrière une caméra et se lance dans sa toute première réalisation. De mon point de vue, je ne crois pas que la profession de directeur de la photographie soit vraiment le métier adéquat pour apprendre les ficelles du metteur en scène. Il faut savoir diriger intelligemment une équipe technique, savoir placer méthodiquement sa caméra, savoir cadrer méticuleusement les acteurs sur un plateau, savoir chercher pertinemment les émotions, ce n’est pas en tant que photographe qu’on est capable de répondre à ce genre d'exigences. Cela dit, quand un photographe doit trouver le meilleur angle pour prendre la plus belle photo, il doit sûrement comment obtenir les plans les plus méritoires à filmer lors du tournage d’une scène d'un film.
Sur ce point, c’est un objectif qui est atteint sans la moindre difficulté, c’est même un des atouts majeurs de cette production explosive et très étonnante selon le jugement précis d'un large public de cinéphiles. En nous proposant cette brillante réalisation palpitante dévoilant un scénario d’un bus explosif sillonnant les rues ou les autoroutes dans ou autour de la ville de Los Angeles, Jan de Bont marque l’histoire du cinéma en faisant preuve d’un grand sens de l’ingéniosité et d’un professionnalisme irréfutable. En s’aspirant du film japonais Super Express 109 sorti en 1975, en réglant son film à un rythme similaire aux Die Hard et en trouvant un parfait équilibre entre les genres action, policier et catastrophe, le réalisateur avait toutes les cartes en main pour créer un nouveau genre de film. L’opportunité était là, il a su la saisir et a fait les choses proprement.
Il ne s’est pas lancé dans un projet en se disant qu'il fallait tout faire exploser ou parsemer un long-métrage de scènes farouchement mouvementées, il a développé un film en ayant comme support un scénario digne de ce nom et avec cet outil littéraire, il a su monter un déluge de scènes palpitantes et sensationnelles tout à fait exemplaires, tout en exploitant les problèmes qu'un bus et ses occupants peuvent rencontrer sur les autoroutes de la Cité des Anges. En plus de nous servir un lot de scènes d’action spectaculaire se défilant à un rythme effréné, Jan de Bont maintient un suspense haletant avec son trio d’acteurs principaux très prometteur. Keanu Reeves est tout à fait l’aise dans le rôle d’un policier surchargé de travail, Sandra Bullock est particulièrement étonnante dans le rôle d’une passagère émotive et Dennis Hopper s’amuse comme un petit fou dans le rôle d’un terroriste psychopathe et féru de technologie explosif.
Les échanges entre Keanu et Dennis sont d'un amusement jubilatoire, surtout que le terrorisme s'amuse à rendre fou notre héros avec ses foutues interros surprises. Chacun cherche à être plus malin que l’autre et c’est comme ça pendant tout le visionnage, sans temps mort. De la manipulation perverse, un bus provoquant beaucoup de dommages matériels, des séquences époustouflantes, une bande-son hyper entraînante et des moyens techniques prodigieux, ce long-métrage est une totale réussite visuelle. 8/10
Interro surprise Superflic ! Il y a une bombe dans un bus. Tu passes la barre des 50 miles, la bombe est activée. Repasse sous la barre des 50 miles, la bombe explose.