Quand les super héros avait encore une âme

Que ça nous plaise ou non, Spider-Man premier du nom à changé la face du cinéma depuis sa sortie en salle. Il est clair que aujourd'hui le cinéma ne serait pas le même sans le film de Raimi. X-Men a relancé la vague des super héros mais c'est bien ce film qui les a popularisés. Ça se ressent que c'était le début d'une nouvelle vague tant ce film possède un charme inexistant chez tout autre produit Marvel.

Si le personnage de Spider-Man m'a toujours intéressé c'est parce que je trouve son développement intelligent. Avant de prendre conscience de ses responsabilités il est un ado comme les autres qui abuse égoïstement de ses pouvoirs au point que ça lui cause du tort. Et c'est ce qui fait la force du personnage, ce qui l'a rendu si populaire : il ne s'est pas dit tout de suite « et si je devenais un super héros ? » comme on peut voir souvent, il a apprit de ses erreurs pour ne pas les reproduire et éviter que ça arrive à d'autres gens. Comme Batman chez la concurrence, il agit pour que personne ne vive ce qu'il a vécu. Bien que Batman porte des couleurs sombre pour faire peur et Spider-Man des couleurs symbolisant l'espoir, il y a une raison qui fait que ces deux ont les plus grosses communautés de fan chez les super héros : il est facile de s'identifier à eux. Les deux sont souvent critiqués mais n'abandonnent jamais car ils savent que le peuple a besoin d'eux en dépit de tout. Spider-Man le dit lui même dans ce film quand le Goblin lui demande « Why bother ? » et qu'il répond « Because it's right ».

La première qualité de ce Spider-Man est d'être un film unique qui n'a pas vocation à en engendrer d'autre derrière comme ça a été le cas avec l'infâme Iron Man 2 et plus récemment le très controversé Batman V Superman. Le réalisateur peut donc se concentrer sur une intrigue principale, ce qui donne lieu à un film beaucoup plus agréable à regarder et bien plus appréciable.

L'histoire tout le monde la connaît donc aucunement besoin de la ressasser et au final elle n'a rien de bien original. Enfin aujourd'hui en tout cas, à l'époque où tous les produits Marvel sont formatés et se ressemble. Elle est toutefois d'une rude efficacité ce qui n'est pas forcément le cas des films maintenant.

Concernant les personnages je les ai trouvé bon dans l'ensemble. Clairement Mary-Jane ne sert pas à grand chose d'autres que d'être la demoiselle en détresse à sauver (4 fois quand même!). Néanmoins ça reste un personnage appréciable incarné par la magnifique Kirsten Dunst. Pour compléter le trio on a Harry qui n'a qu'une seule vrai utilité : créer un trio amoureux avec Peter et MJ. La romance dans ce premier film n'est jamais lourd est plutôt bien gérée mais il faut reconnaître que Raimi a tendance à rendre tout ça niais.
Comme chez tout Marvel (hors X-Men) le film est assez manichéen à la différence près que Spider-Man propose tout de même un bon méchant. Le bouffon vert est un personnage tourmenté avec une personnalité plus qu'intéressante. Néanmoins je ne peux qu'en vouloir à Willem Dafoe d'avoir imposé une horreur pareille pour costume.

Bien que le film ait pas mal vieilli les scènes d'actions s'avèrent toujours efficace et les apparitions du tisseur sont toutes plus fantastiques les unes que les autres. Tout ça accompagné par ce qui est une des meilleurs BO de film de super héros, Danny Elfman s'est surpassé. Qui aujourd'hui ne connaît pas le thème de Spider-Man ?

Outre la niaiserie et le costume immonde du vilain que j'ai déjà mentionné certaines choses me dérangent. Je suis absolument contre l'idée des toiles organiques, ça enlève de son génie à Peter. D'ailleurs Spider-Man n'a pas de première apparition mémorable après qu'une scène impliquant les World Trade Center fut supprimé.

Peut être est-ce la nostalgie qui parle mais Spider-Man fait encore aujourd'hui parti des meilleurs films Marvel produits grâce à un charme unique et une identité qui lui est propre, comme Batman : Le Défi et la trilogie de Nolan chez la concurrence. Avec un casting de qualité, Sam Raimi a produit un film culte qui restera à jamais gravé dans l'histoire du cinéma.