Re-claque dans la tronche

«Mon histoire, c'est à moi de l'écrire.»

En décembre 2018 débarqua dans nos salles un film qui allait durablement bousculer les codes du genre de l'animation : «Spider-Man : Into the Spider-Verse».

Véritable claque visuelle (mélange d'animation traditionnelle, d'images de synthèse et de pop-art) centrée cette fois-ci non pas sur Peter Parker mais sur Miles Morales, on n'avait pas vu aussi fun, touchant et réussi depuis la saga de Sam Raimi. Du grand art, sur la forme comme sur le fond, et très justement récompensé par un Oscar du Meilleur Film d'Animation.

Près de 5 ans après ce coup de maître, cette suite très attendue, et 1er volet d'un diptyque, est-elle à la hauteur de son prédécesseur ? En très grande partie, oui.

D'un point de vue visuel d'abord, ce «Across the Spider-Verse» est une nouvelle fois un vrai régal pour les yeux, poussant les curseurs encore plus loin que ce qu'avait déjà entrepris le 1er volet, en y intégrant une variété encore plus dense d'animations, et ce parfois dans la même séquence, rendant l'ensemble toujours plus dingue, mais toujours aussi lisible.

Le point d'orgue en revient au chapitre "Nueva-York", maestria de mise en scène virtuose et de rythmique visuelle, et véritable délectation pour tout fan de Spider-Man qui se respecte.

Et tout comme pour son prédécesseur, une œuvre urbaine qui soigne tout particulièrement sa forme, sans pour autant en négliger son histoire et ses personnages.

Alors que c'est le multivers, activé par le Caïd, qui venait à Miles dans le 1er volet, c'est cette fois au tour de ce dernier d'être propulsé dans le "Spider-Verse", d'y faire la rencontre de Miguel O'Hara (alias Spider-Man 2099) et sa Spider-Society, et de faire face à un lourd dilemme pour que cet équilibre fragile du multivers puisse être conservé à tout prix.

Histoire de choix et de fatalité, d'erreurs et de conséquences, ce nouveau volet illustre très bien toute la problématique qui fait d'un super-héros ce qu'il est, et en particulier ce questionnement : sauver un être aimé ou sauver le monde tout entier ?

«Être Spider-Man, c'est faire des sacrifices» dira Miguel à Miles. Mais quel est celui qui lui coûtera le plus ?

Certes, on pourrait reprocher à ce film une durée un peu étirée (2h20), à l'intérieur de laquelle l'intrigue principale se laisse un peu désirer, ainsi que l'usage d'un humour parfois un peu trop présent, notamment dans les séquences plus sérieuses, qui sont un peu parasité par celui-ci.

Mais le kiff ressenti lors de sa projection reste malgré tout bien présent, et nous prouve une nouvelle fois que cette saga animée est ce que Marvel nous a offert de mieux au cinéma ces dernières années.

Une seule chose à faire maintenant, surtout au vu de sa fin en mode cliffhanger : patienter jusqu'au 3 avril 2024 avec la sortie de la 2nde et dernière partie, «Beyond the Spider-Verse», pour voir comment se concluront les aventures de Miles Morales et du Spider-Verse, et se faire alors un avis global sur cette saga.