Human graphic
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le 5 juin 2023
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Long-métrage d'animation de Joaquim Dos Santos, Kemp Powers et Justin K. Thompson (2023)
//ATTENTION SPOILERS//
4 ans et demi après la claque visuelle qu'a été Spider-Man Into The Spider-Verse, au point où l'on peut affirmer qu'il y a un avant et un après Into The Spider-Verse dans le monde de l'animation (ce qui a notamment influencé DreamWorks Animation pour Bad Guys et le Chat Potté 2, Pixar pour Alerte Rouge, Nickelodeon Movie pour TMNT : Mutants Mayhem et peut-être Walt Disney Studio pour Wish), Miles Morales revient dans une nouvelle histoire de Multivers où les enjeux deviennent encore plus grand et drastique, tout en étant lié à une lutte contre le destin : Spider-Man Across The Spider-Verse.
En ce qui concerne le point où le précédent film a marqué, l'animation... On ne peut même plus appeler ça de l'art, mais on est dans un niveau au-dessus. Un mélange des styles d'animations sans cassure (on a même des incrustation de live action crédible), une mise en scène intelligente à base de couleur et un jeu sur la perspectif et la réalité tout en restant fluide et compréhensible.
Une armée d'animateurs a été engagée pour ce film et ont mis tout leur talent en œuvre avec pour ambition que tout soit parfait. On ne peut pas affirmer que c'est parfait, mais le résultat est que Across The Spider-Verse est le plus beau film d'animation qui n'a jamais été réalisé (du moins sur le sol américain, et encore). Mention spécial au crédit de fin, qui a un côté animation de film français ou italien avec un budget de gros studio américain.
Pour ce qui est de l'histoire, le soucis, c'est qu'il est difficile de juger le film sur ce point, car nous sommes en face d'un diptyque, où l'histoire est séparé en 2 films. Et cette première partie est surtout là pour poser les enjeux et faire de l'exposition.
Cela n'empêche pas le film d'avoir des développements de personnages bien écrit, mais il y a aussi quelques fissures sur la coquilles, qu'on pourra pardonner quand on ne réfléchit pas trop, mais qui font un peu sortir du film.
Déjà la manière dont est formée le Multivers, l'univers du Miles Morales protagoniste du film est Terre 1610... Qui est le numéro de l'univers des comics Ultimate. Alors on pourrait régler le problème en disant que c'est un numéro arbitraire désigné par un tel qui n'est pas le numéro canon des comics. C'est ce qui se passe dans Docteur Strange 2 où l'univers du MCU est désigné par Terre 616. Mais déjà j'aimerai bien un détail qui confirme que c'est une question de point de vu selon l'univers, il le font dans le très moyen film d'animation de DC Comics, Injustice, et ensuite, si on part sur ce terrain, c'est une sacrée coïncidence que la Terre du MCU est le même numéro dans la numérotation canon et la numérotation du Miguel O'Hara de ce film.
L'autre soucis que j'ai, c'est que dans ce film, on semble appuyer l'idée que le Miles Morales de ce film est le seul Miles Morales du Spider-Verse a être un Spider-Man, et on sait que c'est faux quand on connaît les comics, dessin-animés et jeux. Du coup, c'est une sacrée malchance que Miguel n'ait pas trouvé un de ces univers, car sinon, ça aurait pu remettre en question un des éléments les plus importants du film.
Cet élément étant que si Miles Morales est devenu Spider-Man, ce n'est pas par le biais du destin, mais par pure accident, car l'araignée radioactive qui l'a piquée venait d'un autre univers. En vrai je n'ai pas de problème avec cet idée, mais ça accompagne un autre problème que j'ai avec le scénario.
À un moment donné, Miles Morales apprend la vérité sur le destin des Spider-Men du Spider-Verse, il existe des moments clés dans la vie de Spider-Man que les Spider-Men sont obligés de vivre, comme la Mort d'Oncle Ben, ces événements n'arrivent pas dans tout les univers, mais quand ils arrivent, ils doivent arrivés et empêcher cela, par le biais du Multivers, peut causer son effondrement.
Du coup quand Miles Morales réalise que son père va mourir comme le Capitaine Georges Stacy, et qu'il veut tout faire empêcher cela, il y a un côté assez égoïste. On comprend sa peine, mais on lui donne pas raison avec des faits. Et pourtant la situation est mis en scène de sorte à ce qu'on soit dans le camps de Miles et pas celui de Miguel. Et ce qui aurait marché, c'est qu'on ait placé le twist sur le côté "accident" de sa transformation en Spider-Man avant qu'on lui explique cette histoire de destin qui influe sur l'équilibre du Spider-Verse.
Ainsi, on aurait appuyé le fait que si Miles Morales n'était pas destiné à devenir Spider-Man, son père ne serait pas destiné à subir le sort du Capitaine Georges Stacy (enfin, après, si on a jouer au jeu de Insomniac Games, on sait que ce n'est pas quelque chose d'acquis). Cela aurait rendu les motivations de Miles plus rattachable.
Et le dernier point de scénario qui me dérange... Pourquoi Spider-Byte laisse Miles Morales s'enfuir dans un autre univers ? C'est pas justifié par l'intrigue, elle l'a juste regardée Miles dans les yeux et en a conclut que c'est lui le gentil de l'histoire ? C'est pas clair...
La complexité du scénario du film peut nous faire passer à côté de ces détails, mais je trouve tout de même que ce sont des défauts de narration assez importantes.
Néanmoins, les enjeux sont bien exposés, l'histoire reste fort en émotion et les personnages et les relations sont très bien exploiter. On est vraiment pris dans le film, ce qui fait qu'on reste sur notre faim à l'arriver de l'écran "À Suivre", mais ça c'est normal, puisque le film est un diptyque.
Les problèmes de Miles avec ses parents nous atteint, le développement de Gwen, qui est une allégorie à la trans identité (officiellement, le personnage n'est pas transgenre, sinon ce serait la réalité, pas une allégorie, mais le parallèle est plus qu'évident), se marie bien à la narration, quand on voit Spider-Punk, on a un peu peur de voir une rivalité de triangle amoureux, mais au final, il se défini par autre chose de plus pertinent, et punaise, qu'est-ce qu'ils ont bien utilisé le personnage de la Tâche. Ils ont étés en accord avec sa réputation de méchant naze de fond de tiroir des comics, mais ils ont su exploiter la dangerosité de son pouvoir, ce que aucun scénariste, ou presque, n'a su faire, même pas dans l'excellent dessin-animé de 94.
Par contre, Peter B. Parker se voit réduit à l'état de guignol de service. Il a ses moments, mais son rôle est bien amoindri par rapport au premier film.
Finissons avec le fan service.
Spider-Man No Way Home était un film qui n'existait que pour le fan service. Je ne déteste pas ce film, ni lui reproche de n'existait que pour le fan service, mais No Way Home n'a joué que sur ça, et c'est un comble, car dans ce contexte, c'est la seule fois où le Peter Parker du MCU a un vrai développement qui tient la route.
Spider-Man Across The Spider-Verse se sert du fan service pour sa narration et son univers. Il y a des moments où c'est totalement gratuit, comme le meme du Spider-Man qui pointe du doigt, le camarade de chambre de Miles qui joue au Spider-Man d'Insomniac Games ou ce passage dans le monde des films Venom et Morbius, mais le fan service sert surtout à la narration de façon fluide, comme Super Mario Bros, le film, sorti 2 mois avant, même si je trouve que Mario s'en sort mieux, car il y a moins de moments où j'ai eu envie de pointer du doigt les références.
D'ailleurs, j'ai été très content de voir un concentré de fan service sur le dessin-animé Spectacular Spider-Man en une scène. Cela donne presque l'impression qu'il aurait pu avoir un rôle plus important dans le film (même si ça aurait sans doute été au même titre que Ben Reilly).
Par contre, pas de traces du Spider-Man du dessin-animé de 94 en vu, et je crois que c'est la faute de TF1 qui a les droits exclusives du dessin-animé en France, il aurait fallu les payer pour diffuser le film en France si ce Spider-Man avait été dans le film, même en caméo.
Au final, malgré les défauts de narration que je souligne, Spider-Man Across The Spider-Verse est un grand film qui marquera l'histoire du cinéma pour son animation et le côté fort en émotion et épic de son scénario. Il aura sans doute le prochain oscar du meilleur film d'animation cette année, sauf si les juges préfèrent le côté plus simple et fun de Super Mario Bros, le film (film assez excellent pour que je le surnomme "le Shrek 2 de cette génération", quand même).
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Créée
le 5 juin 2023
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