Donc, Annaud part d'une histoire réelle, celle de Vassili Zaitzev, qu'il romance TRES largement, ainsi que d'un de ses faits d'armes supposé, un véritable duel contre un as du tir allemand.
Supposé car aucun rapport n'a jamais fait mention de cette histoire, ni même de la mort du major, et que Zaitsev, en 1960 (après la sortie du livre concerné sur Stalingrad), a dit pendant une interview ne même pas avoir entendu parler d'un sniper envoyé spécialement pour lui.
Allez donc voir ici pour les intéressés, et continuez ensuite avec votre ami Google: http://fr.wikipedia.org/wiki/Vassili_Grigorievitch_Za%C3%AFtsev
Bon, ces petits détails mis au point, pourquoi cette note à ce film?
Disons qu'un duel de telle importance aurait pu faire un film vraiment énorme, sincèrement. Un très bon film de guerre plein de tension permanente, avec une vision subtile de la guerre selon le gouvernement de Staline (la bataille étant vue côté URSS).
Et au final, on a un film hyper classique, qui ne tente rien d'original, même pas dans sa réalisation, et se contente d'enchaîner des séquences d'action pas mal faites et du bla-bla convenu.
Ca lui aurait bien valu du 6.5 (soit 7 ici) s'il n'avait pas été alourdi par:
- Jude Law qui confirme qu'il est, malgré un talent certain, l'un des acteurs les plus anti-charismatiques qui soient.
- Joseph Fiennes qui semble à peine concerné et a droit à des dialogues d'une lourdeur sans nom (et vas-y que j'insiste sur la lutte des classes, le larmoyant, l'importance de Vassili...)
- Un triangle amoureux qui sert à...Heu, à quoi, au fait? Si ce n'est un plan de pur voyeurisme sur la chute de reins de Rachel Weisz et une séquence finale dont je vais parler en-dessous
- Une fin en forme de pur massacre autour de Vassili, dégoulinant de bons sentiments, mais finalement nuancé quand même parce que faut finir sur une bonne note pour le héros et le spectateur
4 que je grimpe à 5 pour Ed Harris et sa putain de classe en uniforme (même nazi).
Ce mec, dès la première séquence où il apparaît, on a qu'une envie : le suivre au front, sans réfléchir. Et ça, Jude, c'est du charisme. Watch and learn.
Sans lui, ça serait du niveau du Stalingrad de Vilsmaier.