La vision de ce jeune Star Trek, est un choc. La grisante impression d'avoir vu naître sous nos yeux émerveillés le genre du space opera, d'avoir vu naître une génération d'acteurs tous plus charismatiques et attachants les uns que les autres, d'avoir vu 30 ans de "dictature" Star Wars partir en fumée, effacés par la puissance d'une fresque revitalisée, magnifiée par l'œil amoureux et virtuose d'un petit génie qui transforme en or, qui révolutionne tout ce qu'il touche : J.J. Abrams.

Le scénario se révèle tout bonnement malicieux, sans temps morts, mais jamais frénétique. La séquence d'ouverture, un morceau de bravoure déjà culte, nous arrache frissons et larmes, sans prévenir ! La surprenante apparition de Leonard Nimoy dépasse largement le simple cameo. Les images, renversantes de beauté cosmique, relèvent d'une poésie toute baroque. Les effets spéciaux visuels et sonores s'avèrent d'un réalisme terrifiant, preuve qu'ILM est capable du meilleur lorsque ses orfèvres ont carte blanche et que Ben Burtt, ingénieur du son sur Star Wars et le récent Wall-E, est d'une créativité, d'une imagination sans limites.

C'est bel et bien vers les frontières de l'infini qu'on nous embarque, en compagnie d'un casting magique. Les acteurs, tellement crédibles qu'ils semblent toujours avoir été des membres de la Starfleet, nous bluffent à chaque instant. Zachary Quinto, en tête de fil, nous offre un Spock nouveau, passionnant, déchiré comme jamais entre ses deux origines. Il en arrive à nous faire oublier Sylar le temps du film, une performance qui relève de l'exploit, étant donné le statut d'icône qu'il a su conférer au tueur tourmenté de Heroes. Un grand acteur est né, à l'aube d'une carrière qui promet monts et merveilles, qui mérite d'être suivie avec le plus grand intérêt.

En deux mots, Star Trek est un film populaire d'exception. Parce qu'il ne prétend pas être autre chose qu'un film de divertissement, conçu pour le plaisir (et quel plaisir !). Parce qu'il s'impose d'emblée comme un nouveau modèle du genre, un classique instantané de la SF. Parce qu'il se réinvente sans cesse. Parce qu'il laisse une place prépondérante à l'humain. Longue vie et prospérité à cette franchise que l'on croyait morte et qui vient de renaître avec panache. Champagne !

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le 7 août 2010

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