La Revanche des Sith est unanimement considéré comme étant le meilleur épisode de la prélogie. Pas compliqué vous dirais-je, mais pour le coup, c’est une telle évidence quand on voit le résultat final. La Revanche des Sith n’est pas seulement le meilleur de la prélogie, il est également un des meilleurs Star Wars tout court. D’ailleurs, la quasi-totalité de mes amis de mon âge vous diront que c’est leur préféré, et ça se comprend. Moi-même, je me souviens l’avoir vu au cinéma et être ébloui par l’affrontement entre Obi-Wan et Anakin.


Même quinze après sa sortie, La Revanche des Sith reste une référence dont nombreux dialogues sont devenus cultes. Et justement ! En voilà un miracle ! Adieu les « Are you an Angel » et « I don’t like sand », ici, Lucas semble s’être remis en question et nous offre des dialogues bien plus percutants. Il sait où il va et son script est bien plus solide que les opus précédents.


Nous sommes enfin dans ce qu’on peut appeler une Guerre des Étoiles. La République et les Séparatistes mènent une bataille acharnée mais il est difficile pour les Jedis de savoir où sont tapis les vils Sith. Nous sommes véritablement dans un contexte de guerre où chaque faux pas peut entraîner nos héros dans un piège cruel et machiavélique. Le véritable génie du film, c’est d’arriver à créer une tension dramatique palpable alors que nous savons parfaitement comment tout cela va s’achever, le jeune Anakin Skywalker va sombrer dans le côté obscur de la Force et épouser son statut de Dark Vador. Tout le film repose sur une machine infernale dont on connaît d’ores et déjà le dénouement mais que l’on refuse de voir arriver. On se surprend à espérer qu’Anakin ne s’oppose pas à Masse Windu pour protéger Palpatine, espérer qu’il ne tue pas les jeunes disciples Jedis, espérer qu’il reste encore du bon en lui.


Le film nous fait partager les doutes de l’Élu constamment tiraillé entre sa fidélité au Conseil Jedi et son amour pour Padmé dont Palpatine lui promet la survie. Sa chute dans le côté obscur est d’autant plus douloureuse qu’il perd tout ce pour quoi il avait luté, il perd son amour, fait sombrer la République dans une dictature alors qu’il agit pour la liberté, perd même jusqu’à son humanité en se transformant en véritable machine noire incapable de penser par lui-même et entièrement dicté par Palpatine. Avec ce film, George Lucas transforme son charismatique et impitoyable Dark Vador en véritable héros tragique. C’est pourquoi, l’affrontement aussi inévitable que terrible face à Obi-Wan sonne comme une fin du monde, le maître et le disciple combattant dans un décor apocalyptique, où chaque explosion de volcan résonne avec les coups furieux portés par Dark Vador.


Et enfin dans la prélogie, la mise en scène est au service de cette noirceur qui envahit toute l’histoire. Enfin, on a l’impression d’être au cœur d’une guerre galactique avec ce plan séquence d’introduction et ces plans complètement envahis par les soldats et les tirs de blaster. Même les combats au sabre laser sont bien plus dynamiques, loin du ridicule combat face au Comte Dooku dans L’Attaque des Clones. Le combat entre Anakin et Obi-Wan n’est pas seulement un combat épique dû à l’intensité dramatique préparée tout le long du film, c’est également un combat qui bouge, où la caméra n’hésite pas à s’approcher au plus près des combattants et à se déplacer (là où dans les précédents, tout était trop fixe). Les personnages se déplacent sur Mustafar, courent, se poursuivent entre les jets de lave, tout ça rend le combat tellement plus dynamique, tellement plus épique, tellement plus marquant. Et là encore, les dialogues sont au service du film, quasi chaque réplique du combat est restée gravée dans les mémoires des spectateurs (« I have the highground », « I have failed you Anakin », « Only a Sith deals to absolutes », « You were my brother Anakin, I loved you »).


Mais résumer La Revanche des Sith a son combat final serait le réduire (bien que cet affrontement reste l’un des moments les plus grandioses que j’ai vu dans un film). La Revanche des Sith, c’est aussi un film bien plus imaginatif que tous les autres opus de la prélogie réunis. On voit bien plus de planètes, bien plus d’espèces, bien plus d’environnements enrichissant l’univers Star Wars. La Revanche des Sith, c’est aussi un film politique bien plus complexe que les précédents épisodes puisque le film instaure un conflit de point de vue bien plus pertinent. Et les effets spéciaux demeurent encore aujourd’hui, toujours aussi spectaculaire.


Le film jouit d’une direction d’acteur bien plus travaillée. Là où Hayden Christensen était le moins convaincant dans L’Attaque des Clones, il est ici bluffant, jouant tout en nuance un personnage tiraillé entre ses croyances et ne devenant plus que haine et violence (le « I hate you » lancé à Obi-Wan me file des frissons à chaque fois). Reste cependant quelques acteurs un peu en surjeu. J’adore Ian McDiarmin mais une fois que celui-ci se retrouve défiguré, il est littéralement en roue libre et abandonne toutes les subtilités de son jeu. Mais le reste du casting demeure impeccable et on retiendra surtout la performance de Christensen qui s’est vraiment bien rattrapé.


En sommes, La Revanche des Sith est clairement le meilleur épisode de la prélogie. Bien plus travaillé, bien plus beau, bien dirigé, mieux écrit, bref, mieux sur tout. Il évite les écueils dans lesquels étaient tombée La Menace Fantôme et L’Attaque des Clones et offre un véritable conte tragique et déchirant avec des scènes aussi marquantes que le légendaire « I am you father » de L’Empire Contre-Attaque. En bref, un chef d’œuvre.

James-Betaman

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