Inoubliable mais à modérer
Je commence en mode geek : mon premier visionnage de ce dernier épisode reste vraiment l'une de mes plus belles expériences au cinéma : ambiance de malade, excitation croissante, applaudissements, cette envie de profiter à fond une dernière fois de Star Wars sur grand écran.
Maintenant traitons le film avec du recul : alors oui George Lucas a peut-être mis un peu trop d'effets spéciaux dans la prélogie, mais je trouve que cela reste mieux soigné ici que dans les deux premiers épisodes. Désolé mais pour moi les plans sur Coruscant sont de toute beauté. De toute façon il ne fait aucun doute qu'il est meilleur que les épisodes 1 et 2 à tout point de vue, il y a une dimension tragique absolument folle qui rend le film extrêmement noir et à fortiori extrêmement intense. Si les 20 premières minutes de bataille spatiale sont irréprochables en terme de rythme, d'action et de tension, le reste subit quand même une sérieuse baisse de régime, on alterne les scènes sans vraiment s'y impliquer. J'aime le fait que Star Wars lorgne vers un côté politique mais quand on sait ce qui va se passer, on a plus envie de passer à l'acte plutôt que de repousser l'échéance. Et cette échéance c'est une fois que Palpatine révèle à Anakin qui il est, après cela, c'est parti pour de bon pour ne jamais s'arrêter. De fait, c'est 75 % du film qui sont pour moi totalement réussies.
La deuxième partie est à la fois magnifique et terrible, George Lucas comprend enfin qu'il doit emmener sa saga vers des chemins dramatiques, quitte à oublier le public à qui Star Wars était originellement destiné, les enfants. J'ai toujours pensé qu'au bout d'un moment, Lucas lui-même ne pouvait plus contrôler sa saga, cela fait donc plaisir de voir ici qu'il assume et qu'il est prêt à se lâcher. Plus besoin de faire tarder les choses, il est temps de rallier les deux trilogies et de mettre un point final à l'aventure au cinéma, mais l'essentiel c'est que ce n'est pas bâclé. Des frissons me sont venus face à la première respiration de Dark Vador, je peux vous dire qu'il résidait un silence de mort dans la salle à ce moment précis. Même Hayden Christensen au fond se montre beaucoup plus convaincant, bien qu'il ne puisse toujours pas rivaliser avec Ewan McGregor. Le combat entre Yoda et Sidious m'impressionne toujours autant, le symbole est très fort lorsqu'ils battent au sénat, la République est détruite, on sait que les bons vont être tenus en échec mais on veut voir de quelle manière, et pour cela l'engrenage du film est palpitant.
Les quatre dernières scènes alternant Padmé, Vador, Léia, Obi-Wan et Luke sont à elles seules des fantasmes pour un fan comme moi qui a toujours préféré se limiter aux films. A noter en plus que John Williams est particulièrement en forme pour la musique, entre des thèmes connus désormais indissociables de la saga et des nouveaux qui ont un vrai souffle. La revanche des Sith est tout de même un épisode assez phénoménal par moment, pas exempté de défauts mais cela reste un film à jamais gravé dans ma mémoire.