Star Wars est la saga de mon enfance, elle a toujours eu une place prépondérante à mes yeux. Que ce soit au cinéma, dans les bande-dessinées ou dans les livres, elle a fait partie intégrante de ma culture artistique dès mon plus jeune âge. Avant de côtoyer du monde sur les forums de Cinéma ou sur les sites de référence francophone ou anglophone, j’étais persuadé que ce volet de la saga Star Wars, La revanche des Siths, était le ou l’un des plus apprécié(s) au sein de la communauté des fans. Et pas seulement des fans d’ailleurs. Je voyais naïvement le film comme étant autant apprécié que ceux de la trilogie originale, à l’inverse des deux premiers de la prélogie (pour le coup, les défauts sont plus criants). C’est donc avec grand étonnement que j’ai découvert que non seulement c’était un film assez peu considéré au final, mais qu’en plus il était parfois extrêmement sous-noté à mon humble avis, sur plusieurs sites de référence français ou américain (Sens critique, ImdB, Rotten Tomatoes…). Ainsi, je vais présenter dans cette critique les raisons qui font, selon moi, de ce film une référence en terme de film de SF et qu’il n’a rien à envier aux films de la TO.
Une bande-son exceptionnelle
Je n’ai aucun problème pour le dire, mais selon moi la musique de ce film est la plus belle et la plus complète de tout l’univers Star Wars. Il est certain que les premiers films de la saga ont eu des morceaux marquants et indéniablement brillants. Mais pour moi, les morceaux de cet épisode sont au-dessus (dans leur globalité).
Pour ne citer que ces thèmes :
- Anakin vs Obi Wan
- Battle of the heroes
- Anakin’s betrayal
Je vais m’arrêter là parce que je pourrai citer toute la BO de ce film. J’ai d’autant plus été marqué par cette bande-son que je jouais régulièrement à Star Wars Battlefront 2, qui contenait de nombreux morceaux de ce film. John Williams a su rester dans le même imaginaire que l’ancienne trilogie, tout en gardant une continuité avec les deux films de la prélogie, mais également en se renouvelant ! C’est très fort quand même, même brillantissime, chose qu’il n’a pas réussit à reproduire avec l’épisode VII, à mon plus grand regret. Il a réussit à donner une noirceur à sa musique, une profondeur. Il ne fallait pas se louper sur cet épisode, et ce ne fût pas le cas.
Des effets-spéciaux pas si vieillissants
Une des plus grosses critiques que l’on adresse aux films de la prélogie concerne ses effets-spéciaux, et ça, je peux le comprendre. Je suis le premier à avoir déploré l’usage à outrance de fond-verts sur la trilogie du Hobbit, ce qui était moins le cas pour le Seigneur des anneaux. J’étais également le premier à tomber des nues lorsque j’ai appris que tous les dinosaures de Jurassic World seraient fait par image de synthèse, alors que dans Jurassic Park justement, une des choses qui le rend intemporel, c’est l’usage de maquettes (même le troisième en possède, ce qui de facto lui donne un avantage selon moi). Ewan McGregor a à de multiples reprises fait comprendre la difficulté pour un acteur d’évoluer uniquement sur fond-vert. Parfois, cela peut se justifier (Avatar), parfois, moins. Les deux premiers Star Wars de la prélogie sont vieillissants, il faut bien le reconnaître. Or, celui-ci, ce n’est pas le cas. La scène du duel entre Anakin et Obi-Wan est époustouflante encore aujourd’hui, tout comme le duel entre Yoda et Palpatine. Les rides qui se forment sur le visage de Palpatine lorsqu’il prend les éclairs donne un résultat bluffant, tout comme la bataille spatiale du début. Et que dire de Grievous ? Il est impressionnant de réalisme. Encore aujourd’hui, je placerai ce film dans le top 10 des films avec les plus beaux effets-spéciaux.
Des dialogues cultes
Parler de dialogues cultes avec George Lucas, ça peut faire grincer des dents. Pourtant, dans ce film, ça me semble assez compliqué de le critiquer pour cela. Certaines scènes sont parmi mes favorites, tous films confondus. En voici un morceau en version française :
"Tu étais l’élu c’était toi ! La prophétie voulait que tu détruises les siths, pas que tu deviennes comme eux ! Tu devais amener l’équilibre à la force, pas la condamner à la nuit.
– Je te hais !
– Nous étions comme des frères. Je t’aimais, Anakin"
Avec la musique de Williams, j’en ai encore des frissons ! Je ne sais pas si c’est une prise de conscience de la part d’Ewan McGregor, mais il est juste parfait dans ce film. Dans son rôle d’acteur bien entendu, mais ses répliques font mouche à chaque fois ! Yoda aussi en impose (« Surpris vous êtes ? ») et Hayden Christensen en Anakin également. C’est vrai que certaines scènes entre Anakin et Padmé sont encore un peu gnangnan, mais ce sont des adolescents, qui n’ont jamais connu l’amour. Les dialogues entre les deux personnages me semblent tout à fait réalistes, surtout en cette période actuelle. Je ne vois rien de scandaleux là-dedans.
Un épisode final bien ficelé scénaristiquement
Pour faire un beau film, il ne faut pas qu’il y ait que les éléments techniques qui soient bons, sinon ça fait un peu juste. Il faut que le film nous transmette des émotions, un message. C’est comme un plat. S’il est très joli visuellement, et que son odeur est alléchante, il faut quand même qu’il soit bon, sinon on est déçu. Pour un film c’est la même chose, si vous m’excusez la métaphore. Et pour le coup, en ce qui me concerne, je trouve que c’est une franche réussite, encore une fois. La fin des Jedi causée par l’ordre 66 est un moment extrêmement bien amené et touchant. Le basculement d’Anakin dans le côté obscur me semble plus que convaincant, et j’ai du mal à comprendre les critiques sur la rapidité de son passage au côté obscur de la force. Au contraire, cela fait trois films que l’on nous a fait comprendre qu’il était amoureux de Padmé et qu’il ne voulait pas perdre ses proches ! Le choix de se tourner vers Palpatine, quelqu’un qui a toujours été à ses côtés, me semble des plus logiques. Et puis ce n’est pas comme si l’ordre Jedi avait une grande confiance en Anakin et le lui avait montré à chaque occasion. La guerre ayant permis de décimer de nombreux Jedi, il ne fût pas bien compliqué de s’occuper des derniers. Le renversement est bien amené, que ce soit sur le plan du réalisme (quel que soit le sens de ce mot lorsque l’on parle de Star Wars) que sur le plan visuel et technique, rappelant forcément l’ascension du parti nazi à la tête de l’Allemagne.
Une belle conclusion en évitant les incohérences
Dès le départ, le projet était audacieux, voir presque impossible. Trilogie adulée, Star Wars possédait déjà un statut à part. Tout le monde avait sa propre idée du préquel, de la façon dont les Jedi avaient pu disparaître, comment Vador a pu devenir l’un des plus grands Siths de tous les temps. Pire, certains ne voulaient même pas savoir comment tout cela avait pu arriver, préférant garder le mystère. Le projet était biaisé dès le départ, pour l’ancienne génération, du moins pour une partie. Pourtant, les incohérences entre les deux trilogies sont pas monnaie commune. Bien entendu, lorsque l’on voit le duel entre Obi-Wan et Anakin dans cet épisode III, et celui dans l’épisode IV, on s’aperçoit du gouffre et la différence entre ces deux époques (1977-2005). Obi-Wan dit ne pas connaître les droides (mais ment-il ?). Il y a quelques légers problèmes, qui sont finalement sans grande importance. Les éléments essentiels ont été réalisés de sorte qu’il y ait une continuité logique. On a assez loué cette réussite de connexion entre Rogue-One et l’épisode IV pour ne pas le faire ici. Bien que l’exil de Yoda soit agaçant tant il dominait Sidious, il est logique. La séparation des jumeaux est bien expliquée, et la haine de Vador pour les Jedi est également logique. Il me semblait important de saluer cela.
Il n’était pas facile de réussir ce film. Déjà à la base du projet c’était excessivement compliqué, comme j’ai pu l’expliquer plus haut. En second lieu, les deux premiers films avaient été décriés, notamment aux Etats-Unis. De nos jours, avec la mauvaise réception (des propos à modérer certes, mais il a divisé c’est le moins que l’on puisse dire) en Europe de l’épisode VII, la prélogie est remise au goût du jour. C’est plutôt appréciable, même si cela me semble un peu tard pour reconnaître ses grandes qualités.
Ce film a su marquer mon enfance et me fascine toujours autant à chaque visualisation. Je ne dis pas que c’est le film parfait, et je comprends que certains aient encore des appréhensions à son égard. Mais ne pas reconnaître ses innombrables qualités, dont certaines sont même moins présentes dans la TO, provoque toujours en moi un sentiment douloureux.