Ça y est, "Star Wars" revient avec Force (pardon) dans les salles obscures, près de 10 ans après "La Revanche des Sith".
Mais que vaut véritablement ce nouveau chapitre ? Le rachat de Lucasfilm par Disney a-t-il tout de même permis à J.J. Abrams, nouveau réalisateur aux commandes et ayant déjà ressuscité un certain "Star Trek" il y a quelques temps, de concrétiser entièrement sa vision et de lui laisser les mains libres au niveau de sa liberté de création ? Le film est-il finalement à la hauteur de l'attente suscitée ?
Une chose est sûre : il se dégage de ce nouvel épisode un agréable vent de fraîcheur et de simplicité, la sensation d'assister à un film d'aventure intergalactique qui ne se prend pas la tête et comme on aimait en voir quand on était plus jeune.
Un film résolument nostalgique, faisant remonter à la surface des sentiments que l'on avait pas éprouvé depuis un bout de temps et ce dès le fameux générique d'ouverture, prouvant une nouvelle fois que "Star Wars" est l'une de ces rares sagas qui traversent les âges, les générations, sans jamais perdre en puissance émotionnelle.
La mise en scène dynamique et sans faille signée J.J. Abrams permet au film de ne (pratiquement) jamais perdre en rythme durant toute sa durée et d'offrir au public un grand spectacle réjouissant et entraînant, trouvant un plutôt bon équilibre entre effets mécaniques et effets numériques, ce qui est assez rare de nos jours sur des blockbusters de cet acabit.
Le retour d'un humour extrêmement bien dosé dans la saga fait également plaisir à voir, en particulier à travers le personnage de John Boyega, totalement à l'aise dans son rôle. Les autres nouveaux talents autour de lui (une étincelante et poignante Daisy Ridley, un obscur Adam Driver et un Oscar Isaac que l'on aurait aimé voir un peu plus à l'écran) ne sont pas en reste, loin de là.
Et quel plaisir de redécouvrir certaines figures mythiques de la première génération (ah, Harrison Ford...).
Cet aspect nostalgique fait donc bien la force de ce nouveau volet, mais également un peu sa faiblesse, particulièrement au niveau du scénario (ma plus grande crainte pour ce nouveau volet et qui se retrouve, en partie, fondée) : il y a une telle volonté de vouloir rendre hommage aux origines de cette saga, et ce à travers de multiples niveaux et de nombreuses références (plutôt bien amenées en général), que le film n'arrive pas toujours à se séparer de l'ombre de ses aînés et à prendre son véritable envol, et amène le spectateur à assister par moments à un curieux revisionnage du "Nouvel Espoir" (épisode que je ne vous conseille d'ailleurs pas de regarder avant d'aller voir ce "Réveil de la Force"), mais à la sauce 2015. Des similarités parfois masquées, parfois plus évidentes, qui font par moments perdre son élan et son ambition de renouveau au film, en particulier dans sa deuxième moitié, un peu plus classique dans sa construction et ses problématiques.
Le film pousse heureusement cette matière un peu plus loin en apportant son lot de révélations et d'intrigues au cours de son histoire, mais l'on a tout de même l'étrange sensation, tout le long du film, d'avoir déjà entendu cette histoire quelque part.
Mais ne boudons aucunement notre plaisir : cet épisode VII fait clairement partie de ces films qui vous font vous évader et voyager comme rarement au cinéma. Un rêve de gosse qui se réanime devant nos yeux émerveillés et duquel on se délecte avec un plaisir non dissimulé.
Est-ce qu'il s'agit pour autant du FILM de l'année ? Là-dessus, je vous laisse vous faire votre propre opinion. Moi, je me suis faite la mienne.
Et c'est, quoi qu'il arrive, avec une certaine impatience, que j'attendrai l'épisode VIII, prévu dans les salles pour mai 2017, en espérant ne pas y avoir cette fois-ci la sensation de voir une relecture de "L'Empire contre-attaque".
Et que la Force soit avec vous...